JUSTICE EN FUITES
Il est normal que la justice puisse utiliser tous les moyens d’investigation autorisés par la loi.
Il est ainsi possible à un juge d’ordonner l’interception des communications
téléphoniques ou d’emails, d’aller fouiller dans la mémoire d’un ordinateur.
Il est, en revanche, profondément choquant que ces interceptions
de la vie privée soient livrées au public avant même qu’elles aient été soumises
au crible d’une enquête judiciaire contradictoire.
Or, la chasse aux indiscrétions est devenue une spécialité
journalistique et les medias publient, diffusent, commentent ces propos saisis.
S’abritant derrière le secret des sources, ils vendent au public des éléments d’enquête
qui devraient rester secrets à ce stade.
L’origine de ces informations est bien connue :
enquêteurs policiers ou gendarmes, magistrats ou avocats. Les journaux se
contentent de dire qu’il s’agit d’une source proche du dossier
La liberté de l’information doit certes être sauvegardée.
Mais elle ne permet pas que des divulgations illégales et orientées viennent
mettre en cause la sérénité d’une enquête.
Les fuites de la justice déséquilibrent les
procédures et portent atteinte aux droits de la défense.
Charles Debbasch