samedi, juillet 03, 2010

LE MAITRE D'HOTEL,LE MINISTRE ET LES DOCUMENTS VOLES

LE MAITRE D'HOTEL, LE MINISTRE ET LES DOCUMENTS VOLES
Comme toute chasse à l'homme , la chasse au Woerth, le ministre du Travail chargé de la réforme des retraites, a quelque chose d'excessif. Je ne connais rien d'autre de ce dossier que les éléments livrés au public, je me garderai donc bien de porter un jugement sur le fond.
Mais je suis choqué que personne ne s'étonne des armes employées dans cette affaire.
L'héritière de l'Oréal, Madame Bettencourt, est en litige avec sa fille qui lui reproche des donations qu'elle juge abusives à un de ses amis. Il se trouve que la femme du ministre Woerth-naguère ministre du Budget- est une des gestionnaires de la fortune Bettencourt. Et voici que soudain sont produits, pour charger la barque du ministre, des enregistrements effectués à l'insu de Madame Bettencourt à son domicile par un maître d'hôtel qui aurait agi spontanément.
Dans un Etat de droit, l'auteur de ce viol de l'intimité aurait du être immédiatement jugé et condamné et les medias qui ont reproduit les paroles volées auraient du subir le même sort. Car le respect de l'intimité de la vie privée et le principe de la loyauté des preuves sont les piliers d'une société de liberté et ils auraient du inspirer le comportement de chacun.
On ne peut prétendre révéler ou poursuivre d'éventuelles infractions en en commettant d'autres.
Et puis , je me suis souvenu d'avoir vu le même ministre courir d'une chaine de télévision à l'autre pour menacer des ressortissants français des foudres fiscales pour avoir détenu un compte bancaire à l'étranger en s'appuyant sur des listings volés par un employé indélicat à une banque suisse procédé aussi inqualifiable que celui utilisé par le maître d'hôtel et ses éventuels commanditaires.
Une occasion de rappeler que les règles de droit sont le socle de la République et que la légalité ne se divise pas.
La fin ne justifie pas les moyens.
Charles Debbasch