jeudi, décembre 03, 2009

LE NOUVEAU CABINET DE SARKOZY

LE NOUVEAU CABINET DE SARKOZY
Le danger des informations diffusées partout c’est que nos oreilles distraites ne saisissent que des bribes de phrases mal collées les unes aux autres et qu’à force d’être inondés de bruits nous sommes noyés sous le flot des informations.
Entre le troisième et le quatrième étage d’un grand hôtel parisien. J’avais vaguement entendu le mot Sarkozy et Cabinet. Avant de prendre à Orly un avion la radio difficilement audible dans le second sous-sol du parking, j’avais saisi des paroles décousues «Strauss-Kahn, Sarkozy, Cabinet ».Il n’en fallait pas plus pour que toutes ces nouvelles s’additionnent dans mon esprit et que j’imagine que le Président Sarkozy avait franchi un grand pas dans l’ouverture en appelant Dominique Strauss-Kahn au gouvernement. Arrivé à destination en écoutant France Info je découvris ma méprise : le Cabinet n’était pas celui que je pensais mais plus simplement les toilettes d’un centre de conférences !
Toutes les radios ne faisaient que reprendre une information publiée par l’hebdomadaire Le Point qui relatait un discret aparté entre le Directeur du FMI et le président français lors du sommet du G20 à Pittsburgh, le 25 septembre.
Durant une suspension de séance, Dominique Strauss-Kahn avait profité d'une rencontre improvisée aux toilettes avec Nicolas Sarkozy pour lui lancer cet avertissement : « J'en ai plus qu'assez des ragots répétés sur ma vie privée et sur les prétendus dossiers et photos qui pourraient sortir contre moi. Je sais que tout ça part de l'Élysée. Alors, dis à tes gars d'arrêter ou sinon je saisirai la justice. »
Le directeur du FMI s'indignait notamment d'une allusion de Frédéric Lefebvre à sa vie privée pour affirmer l'impossibilité de sa candidature en 2012, rapportée dans un livre paru quelques jours plus tôt (Hold-uPS, arnaques et trahisons, éd. du Moment).Le Président Sarkozy a eu beau protester de sa bonne foi, il n'empêche : irrité de voir certains commentateurs répéter les mêmes insinuations DSK a chargé son avocat parisien de déposer plainte contre « toute nouvelle assertion diffamatoire ».
Lors de sa conférence de presse du 28 octobre 1966, le général de Gaulle répondant à une question sur les marchés financiers avait prononcé une phrase devenue célèbre: « La Bourse, en 1962 était exagérément bonne. En 1966, elle est exagérément mauvaise, mais vous savez, la politique de la France ne se fait pas à la corbeille. ».
On pourrait ajouter, aujourd’hui que la politique de la France ne se fait pas au Cabinet.
Charles Debbasch