jeudi, décembre 01, 2011

BAYROU DANS LA COUR DES GRANDS?


FRANCOIS BAYROU DANS LA COUR DES GRANDS ?



Il existe de multiples candidatures de témoignage à la présidentielle dont on ne sait si elles avorteront avant le dépôt officiel. Dans le camp centriste, Jean-Louis Borloo a déjà renoncé tandis qu’Hervé Morin crédité dans les sondages d’un score infinitésimal a du mal à convaincre de la pérennité de sa candidature .

Reste donc François Bayrou, le président du Modem qui lance son entreprise présidentielle ces jours-ci avec des atouts et des handicaps non négligeables.



LE PRECEDENT DE 2007

En 2007, Francois Bayrou fait mentir les sondages qui lui attribuaient moins de 10% des suffrages. Avec 18,57 % des suffrages, il n’est pas qualifié pour le second tour mais ses voix peuvent constituer la différence gagnante pour le second tour. Néanmoins, cette force potentielle sera gaspillée car le candidat centriste refuse de choisir entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. Ses troupes sont, en effet, profondément divisées entre la solidarité avec la droite et l’attirance pour la gauche .

Pendant tout le quinquennat sarkozyen , François Bayrou maintiendra une position d’équilibriste entre les deux camps que le système constitutionnel et électoral n’autorise guère.



LA TENTATION SOCIALISTE

Alors que Segolene Royal avait attendu l’entre-deux tours pour négocier avec Francois Bayrou, Francois Hollande vioent de tendre la main au candidat centriste.Il se dit prêt à l’accueillir dans son gouvernement en cas de victoire de la gauche. Le leader du Modem s’est bien gardé de répondre à cette invitation



RESTER DANS LA COUR DES GRANDS

François Bayrou entend, en effet, se situer dans la cour des Grands susceptibles d’être qualifiés pour le second tour. Accepter la main tendue du candidat socialiste serait rabaisser son entreprise à un second rang peu mobilisateur.

Cela entrainerait d’autre part à coup sûr une scission dans son parti dont la plupart des élus ont besoin des voix de droite pour l’emporter. Sur le plan du fond, François Bayrou ne cache pas non plus ses divergences avec le PS. Il trouve insoutenable» le programme de Hollande. Il estime que l’ «On ne créera pas 60.000 à 70.000 postes d'enseignants, on ne fera pas une allocation générale d'autonomie pour les étudiants, on ne reviendra pas à la retraite à 60 ans», et il accuse les socialistes et les écologistes de brader la place de la France à l'ONU, en prévoyant dans leur accord la suppression du droit de veto.

Pour exister la candidature Bayrou doit donc se maintenir dans ces eaux en demi-teinte sans se laisser gagner par l’un ou l’autre camp ;

Mais pour cette troisième candidature, il sera difficile à François Bayrou de se réfugier dans le mutisme.il devra choisir.

D’une part, parce que le temps avance et qu’il ne peut demeurer l’outsider assis entre deux chaises plus longtemps.

D’autre part, parce que l’heure est grave. Elle requiert l’apport de toutes les énergies et de toutes les compétences et que l’opinion et les cadres du parti comprendraient difficilement le maintien d’une position contemplative quand la situation requiert l’action.

A moins que, pendant la campagne présidentielle, le leader du Modem arrive à convaincre l’opinion que c’est autour de lui que doit se réaliser l’union nationale.

Charles Debbasch

MAROC : LE SUCCES ROYAL

MAROC :LE SUCCES ROYAL
Avec  l’organisation et la tenue dans la sérénité des élections législatives du 25 novembre 2011, le Roi Mohammed VI a remporté un succès éclatant.
Alors que les pays arabes connaissent des successions révolutionnaires et troublées, il a réussi à organiser dans le calme une transition démocratique au Maroc.
Ce  scrutin avait été précédé par le referendum sur la nouvelle Constitution qui démocratise fortement le pouvoir et augmente le pouvoir du premier ministre et du gouvernement.
Cette profonde libéralisation du système politique a été très bien accueillie par la population .Elle a en même temps coupé l’herbe sous le pied au « mouvement du 20 février » qui cherchait à imiter les insurrections tunisiennes ou égyptiennes mais qui n’a jamais connu le succès populaire. Son appel au boycott du scrutin législatif n’a guère été suivi ; Le taux de participation en progrés par rapport aux précédentes législatives-plus de 45%-le démontre.
Tous les observateurs internationaux ont reconnu la sincérité du vote et le climat de liberté qui a présidé au scrutin.
Les islamistes modérés du Parti de la Justice et du Développement (PJD), ont remporté une majorité relative lors des législatives du 25 novembre, avec 107 sièges sur 395 (contre 47 dans la précédente chambre de 325 membres.) Trois partis de l'actuel gouvernement - l'Istiqlal (indépendant : 60 sièges), le Rassemblement national des indépendants (libéral : 52 sièges), et l'Union socialiste des forces populaires (39 sièges) - se sont déclarés ouverts à des consultations avec le PJD pour la formation d’un cabinet de coalition.
Le succès des islamistes modérés aux élections est nuancé par le fait qu’ils ne disposent pas de la majorité absolue et qu’ils devront s’assurer le concours des autres partis pour gouverner.
Néanmoins, conformément à la Constitution qui oblige à choisir le premier ministre au sein  du parti arrivé en tête, le Roi a désigné comme premier ministre Abdelilah Benkirane leader du Parti de la Justice et du Développement (PJD), pour former un gouvernement de coalition.
Ainsi se poursuit avec succès la voie sereine choisie par Sa Majesté Mohammed VI pour la modernisation institutionnelle du Maroc.
Charles Debbasch