lundi, février 12, 2007

SEGOLENE ROYAL RETROUVE LE PS

SEGOLENE ROYAL AU SERVICE DES ELEPHANTS DU PS ?

En dévoilant son programme ce 11 février 2007, Ségolène Royal a, comme l’annonçaient déjà ses dernières prises de position, revêtu les couleurs du socialisme .Sa tenue vestimentaire rose renforçait son choix à l’image Ainsi, s’ouvre la nouvelle phase de la candidature Royal.

Pour s’imposer dans la pré campagne aux éléphants du PS, Ségolène Royal s’était appuyée sur l’opinion publique contre l’appareil de son parti .Pour ce faire, elle avait tenu un discours vague, attrape-tout, destiné à séduire la plus large partie de l’opinion. Elle avait ainsi triomphé des éléphants du PS. Mais, ceux-ci ont bien vite retrouvé la puissance de leurs défenses. Dans le dur match présidentiel, la candidate Royal est apparue trop faible et peu expérimentée. Elle a accumulé des bévues qui l’ont fragilisée. Par ailleurs, la multiplication des candidatures à gauche lui faisait courir le risque majeur d’un émiettement des voix susceptible de l’écarter du second tour de la présidentielle. Il fallait donc remobiliser l’électorat de gauche.

Le discours de Villepinte sonne le retour au classicisme : la candidate Royal est rentrée dans le rang. Elle est désormais la représentante du peuple de gauche et ses 100 propositions rappellent les 110 mesures du candidat Mitterrand. Le catalogue est classique et peu innovateur : La priorité sera donnée au social avec l’abrogation du CNE, la revalorisation immédiate des petites retraites, le smic à 1 500 euros "le plus tôt possible dans la législature", une conférence nationale sur les salaires dès 2007. La candidate cible la "vie chère", et les tarifs bancaires excessifs. Elle insiste sur le droit au logement, souhaite promouvoir les services publics. Tout ceci est d’un classicisme de gauche bon teint.

Le bilan électoral de ce discours sera contrasté. S’il va contribuer à ressouder le PS autour de Ségolène Royal, il va également écarter les électeurs qui recherchaient chez la présidente de Poitou- Charente un vent nouveau loin des clivages politiques traditionnels. La candidate était trop fragile pour porter sur ses seules épaules le poids de la campagne. La voici à présent sur le dos des éléphants qui la conduiront vers leurs sentiers traditionnels.

Charles Debbasch