lundi, juin 29, 2009

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MICHAEL JACKSON :La vague d’émotion spontanée qui a déferlée sur le monde à l’annonce de la mort de Michael Jackson est largement justifiée.
La star de la pop musique avait crée un océan de fraternité musicale à l’échelle mondiale .Fils de son époque, il avait su user des nouveaux canaux de communication pour s’imposer sur toute la planète .On l’écoutait, on se trémoussait avec lui dans un monde sans frontières.

Génie de la musique et de la danse, il avait crée un style inimitable. Des sonorités troublantes l'entrainaient dans un pas aérien et magique qui n’appartenait qu’a lui mais que chacun s’évertuait à reproduire.Perfectionniste, il donnait l’impression d’un dilettantisme qui est la marque du génie. Pourtant les démons le poursuivaient .Créateur d’une musique universelle, il avait tenté de reproduire sur son corps, les traits d’un être nouveau ni noir ni blanc ni jaune mais porteur d’une mixité de fraternité. La justice moderne qui prend la place dans notre société des buchers de l’inquisition avait voulu le retenir dans ses filets.

Aujourd’hui, la mort a effacé ces outrages. Reste le génie. Si la poésie est le passage de l’ordinaire au sublime, sans aucun doute c’est un grand poète qui s’en est allé.

Charles Debbasch


GILBERT BECAUD
Quand il est mort, le poète,
Quand il est mort, le poète,
Tous ses amis,
Tous ses amis,
Tous ses amis pleuraient.

Quand il est mort le poète,
Quand il est mort le poète,
Le monde entier,
Le monde entier,
Le monde entier pleurait.

On enterra son étoile,
On enterra son étoile,
Dans un grand champ,
Dans un grand champ,
Dans un grand champ de blé.

Et c'est pour ça que l'on trouve,
Et c'est pour ça que l'on trouve,
Dans ce grand champ,
Dans ce grand champ,
Dans ce grand champ, des bleuets

mardi, juin 23, 2009

UN NOUVEAU GOUVERNEMENT SARKOZO-SARKOZYSTE

UN NOUVEAU GOUVERNEMENT SARKOZO-SARKOZYSTE
Il existe toujours plusieurs phases dans le mandat d’un Président.
Au lendemain de l'élection présidentielle, le nouveau Chef de l’Etat n'est pas totalement libre de ses choix. Il ne maîtrise pas encore complètement l'appareil de l'État. Il doit tenir compte des engagements qu'il a pris pendant la campagne. Il doit marquer sa reconnaissance à ceux qui l'ont aidé à l'emporter.
Le premier gouvernement Fillon Sarkozy n'échappait pas à la règle. Pendant la campagne le nouveau président avait marqué sa volonté d'ouvrir sa majorité à gauche et au centre. Dans ce cadre plusieurs ministres issus de ces horizons figuraient dans l'équipe ministérielle. Par ailleurs même si des rapports de Nicolas Sarkozy avec Jacques Chirac étaient loin d'être excellents, le nouveau président ne pouvait pas marquer de rupture trop profonde pour ne pas heurter sa majorité parlementaire. C'est ainsi que dans le premier gouvernement Fillon un tiers des membres étaient des anciens de l'équipe de Dominique de Villepin, et deux tiers d'entre eux étaient d'anciens membres des gouvernements de Jacques Chirac.
Mais, au fur et à mesure que s'affirme le pouvoir du nouveau président, celui-ci devenu maître du jeu impose sa loi dans la constitution du gouvernement.
Le nouveau gouvernement Sarkozy Fillon constitué le 23 juin 2009 n’échappe pas à la règle. C'est une équipe Sarkozo-sarkozyste formé selon les volontés du président de la république, désormais affranchi de toue contrainte ou allégeance.
Ce nouveau gouvernement illustre l'ancrage des équipes de Nicolas Sarkozy dans l'appareil de l'État. Le plus bel exemple de ce phénomène et la nomination d'un fidèle parmi les fidèles Brice Hortefeux au ministère de l'intérieur. D'autres sarkozystes éminents sont promus. C'est ainsi que Xavier Darcos jusqu'ici ministre de l'éducation nationale hérite du portefeuille des relations sociales et du travail étendu à la famille et la solidarité, que Christian Estrosi le député-maire de Nice devient ministre de l'industrie ou que Pierre Lellouche est chargé des affaires européennes.
Fort et souverain le Président de la république est allé jusqu'à chasser sur les terres du Modem en enlevant à François Bayrou le trésorier de son mouvement : en effet Michel Mercier, le président du conseil général du Rhône, devient ministre de l'aménagement du territoire.
On attendait le chef de l'État sur le terrain de l'ouverture avec l'entrée éventuelle de l'ancien ministre de l'éducation nationale Claude Allègre mais Nicolas Sarkozy, sans renier un des piliers de sa politique, n’a pas cru nécessaire au moment où la gauche est en perte de vitesse d'aller plus loin dans cette voie. Il fait cependant un pied de nez à tous ceux qui attendaient des prises de choix dans le parti socialiste en allant chercher à la villa Médicis à Rome Frédéric Mitterrand dont le nom à lui seul est un symbole.
C'est ce gouvernement Sarkozo-sarkozyste qui va avoir à présent à gérer la difficile situation économique et à préparer les élections régionales qui auront lieu dans neuf mois.
A coup sûr le temps de gestation d'une nouvelle équipe ministérielle.
Charles Debbasch

LE VERSAILLES DE SARKOZY: UNE VOIE MODERNE ET CONSENSUELLE

LE VERSAILLES DE NICOLAS SARKOZY : UNE VOIE MODERNE ET CONSENSUELLE POUR AFFRONTER LA CRISE
Le discours prononcé par Nicolas Sarkozy devant le Congrès réuni à Versailles revêt une importance particulière à la fois sur le plan du fonctionnement des institutions et sur le fond des propositions avancées.
L’intervention du président de la République devant le Congrès est une innovation introduite dans la Constitution depuis la réforme de juillet 2008.Elle est un des signes du glissement progressif du régime de la Ve République vers un régime présidentiel. Les révisions successives de la Constitution intervenues depuis 1958 vont en effet toutes dans la même direction de la présidentialisation. En 1962 l’instauration de l’élection du président au suffrage universel, en 1974 l’élargissement de la saisine du conseil constitutionnel, en 2002 la mise en place du quinquennat vont dans le même sens de l’américanisation du système politique.
Alors que reste-t-il de parlementaire dans le régime : la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée. Mais, hors les périodes de cohabitation, elle reste très théorique. Et la pratique sarkozyenne qui a valorisé l’état-major présidentiel par rapport à l’équipe gouvernementale n’a fait qu’accentuer les choses. Au point que l’on peut imaginer une prochaine étape qui supprimerait ce dernier zeste de parlementarisme dans nos institutions.
L’opposition n’a pas manqué de stigmatiser l’intervention du Président devant le Congrès. Les communistes et les verts ont refusé de siéger et les socialistes n’ont pas participé au débat qui s’est ouvert après l’intervention du Chef de l’Etat. Cette attitude est difficilement compréhensible. Qu’on l’approuve ou qu’on la rejette l’intervention du Chef de l’Etat est désormais prévue par la Constitution.
Sur le fond, le Chef de l’état a voulu par un discours fort et rassembleur inaugurer la deuxième étape de son quinquennat qui sera marquée dés mercredi par la mise en place d’une nouvelle équipe gouvernementale.
Fort de l’appui de l’opinion, le Président a maintenu le cap sur les réformes. «Ayons le courage de changer» a affirmé avec force le Président. La crise ne doit pas servir de prétexte à l'immobilisme, mais plutôt «rendre plus libre d'imaginer un autre avenir».
Nicolas Sarkozy a annoncé la création d'un emprunt exclusivement consacré au financement de «priorités stratégiques pour l'avenir» et levé soit sur les marchés financiers, soit auprès des Français. Le montant et les modalités de cet emprunt ne seront arrêtés que lorsque ces priorités auront été fixées, a-t-il précisé. Une concertation de trois mois sera lancée avec le Parlement, les partenaires sociaux, les milieux économiques et culturels, afin de définir ces priorités.
Malgré l’importance des déficits le chef de l'Etat a exclu toute augmentation d'impôts. «Je ne ferai pas la politique de rigueur parce que la politique de rigueur a toujours échoué. Je n'augmenterai pas les impôts car cela retarderait longtemps la sortie de crise», a-t-il insisté.
De nouveaux grands chantiers vont être ouverts.
Nicolas Sarkozy a annoncé la décision sur les retraites pour la mi-2010 : «il faudra que tout soit mis sur la table : l'âge de la retraite, la durée de cotisation et la pénibilité», et que «toutes les options seront examinées».Pour faire face à la difficile situation de l’emploi, il a annoncé que «tout licencié économique doit pouvoir garder son salaire et recevoir une formation pendant un an».Il proposera «aux partenaires sociaux de prendre des mesures massives en faveur de l'activité partielle et d'étendre encore le contrat de transition professionnelle».
La lutte contre les discriminations sera une priorité pour le prochain gouvernement. «Il ne faut pas le faire sur des critères ethniques, il faut le faire sur des critères sociaux».Mais tolérance ne veut pas dire acceptation des terrorismes religieux : le président de la République a estimé que la burqa soulève un «problème de dignité et de respect de la femme». «Ce n'est pas un signe religieux, c'est un signe d'asservissement (…) Elle ne sera pas la bienvenue sur le territoire de la République française». Il reviendra au Parlement de se prononcer sur l'opportunité d'un texte de loi.

La protection des auteurs contre les téléchargements illégaux a été réaffirmée «En défendant le droit d'auteur, je ne défends pas seulement la création artistique. Je défends aussi l'idée que je me fais d'une société de liberté où la liberté de chacun est fondée sur le respect du droit des autres», a-t-il soutenu. «C'est aussi l'avenir de notre culture que je défends, c'est l'avenir de la création. Voilà pourquoi j'irai jusqu'au bout», a-t-il également martelé.
Le Chef de l'Etat a enfin promis d'aller «jusqu'au bout de la réforme des collectivités locales», en engageant notamment la «réduction du nombre des élus régionaux et départementaux». «Nous ne nous déroberons pas», a-t-il assuré, précisant que cette réforme porterait aussi sur les compétences des différentes collectivités.
Ni révolutionnaire, ni dogmatique le discours de Nicolas Sarkozy a défini une voie moderne et consensuelle pour permettre à la France d’affronter la crise.

Charles Debbasch

mercredi, juin 17, 2009

UNE NOUVELLE ASSOCIATION CAPITAL TRAVAIL

UNE NOUVELLE ASSOCIATION CAPITAL TRAVAIL


Les compagnies aériennes sont particulièrement affectées par la crise économique. British Airways est tout spécialement touchée. Voilà pourquoi cette société vient d'annoncer qu'elle demandait à ses salariés de travailler gratuitement en se portant volontaires pour des périodes allant d'une semaine à un mois sans solde.

D'ores et déjà le directeur général de la compagnie et son directeur financier ont décidé de travailler gratuitement au mois de juillet prochain. Je ne sais pas si cette offre généreuse permettra de boucher le trou de 220 millions de livres sterling qui s'est creusé lors du dernier exercice. Mais on peut penser que cet exemple risque d’être suivi par beaucoup de sociétés qui, aux prises avec de grandes difficultés, vont être tentées de demander à leurs employés d'offrir gratuitement leur force de travail.

Dans les pays développés les salariés vont déjà jusqu'à consacrer, contraints et forcés, jusqu'à près de la moitié de leur année au fisc pourquoi ne sacrifieraient-ils pas encore quelques jours supplémentaires pour assurer la survie de leur entreprise ?

Tout ceci est fort valable à une condition prés. Il faudra désormais, en cas de retournement de la conjoncture, que les entreprises offrent en retour à leurs employés une part de leur capital. Voilà une nouvelle forme d’association Capital-Travail à laquelle le général de Gaulle n’avait pas songé.

Charles Debbasch

mardi, juin 16, 2009

LA MORT DU PRESIDENT BONGO ET LES NOUVEAUX REGIMES AFRICAINS

LA MORT DU PRESIDENT BONGO ET LES NOUVEAUX REGIMES POLITIQUES AFRICAINS

Les observateurs se sont interrogés. La mort du Président Bongo marque-t-elle la fin d’une époque ?

À l'évidence, depuis 41 ans, date du début des fonctions du président gabonais, le monde a changé. Les exigences populaires se sont modifiées. Les méthodes de gouvernement ont évolué. Les données économiques ne sont plus les mêmes.

Le contexte institutionnel s'est profondément modifié. Au lendemain des indépendances, des leaders charismatiques se sont installés au pouvoir. Leur popularité était telle qu’elle plaçait les institutions constitutionnelles au second plan. La personnalité du chef l'emportait sur la Constitution.

Les institutions étaient elles-mêmes de sang mélé. Elles combinaient en effet un texte constitutionnel proche des institutions de la Ve république française et une pratique politique basée sur le parti unique. Dans ces conditions, l'apparence du jeu institutionnel s'effaçait devant des réalités du pouvoir marquées par un présidentialisme sans contrepoids.

Le pouvoir du chef était également accru par l'absence de pluralisme dans l'information. Les organes d'information s'étaient développés sous le strict monopole de l'État. Rares et concentrés, ils se contentaient de refléter les vues du pouvoir et ils laissaient peu de place à la contestation ou à l'opposition. Les sociétés d'informations étaient strictement nationales. Les nouvelles de l'étranger parvenaient avec parcimonie et avec retard.

Sur le plan économique, les jeunes Etats africains étaient restés exclusivement liés avec la France. Leurs importations et leurs exportations étaient sous la stricte dépendance de l'ancien colonisateur.


Progressivement de profonds changements se sont installés qui ont favorisé la naissance de régimes politiques nouveaux.

Les nouveaux Etats africains sont marqués par trois types d'ouvertures.

0uverture politique tout d'abord. Le multipartisme s'est installé. La lutte pour la conquête du pouvoir politique est devenue plus vive. Le respect des droits de l'opposition s'est imposé. Il existe désormais des compétitions électorales disputées et ouvertes. Les organes du pouvoir ne sont plus monolithiques. Les droits et libertés des citoyens sont progressivement garantis. Les dirigeants n'ont plus tous les droits. Ils sont désormais soumis au respect de l'État de droit. Leur gestion est contrôlée et l’objectif de bonne gouvernance s’est imposé

Ouverture de l'information d'autre part. Les Etats africains font désormais partie de la société mondiale de l'information. La diversité et la mondialisation des organes d'information rendent désormais rendent désormais caduc le strict contrôle national des nouvelles. Avec l'extension des télévisions, le développement des radios mondiales, l'implantation progressive de l'Internet les nouvelles font le tour de la terre en quelques minutes. Le pouvoir a perdu le contrôle de l'information.

Ouverture économique enfin. Les grandes compagnies d'aviation, les grands groupes de navigations, les grandes sociétés multinationales situent leur action à l'échelle du monde. Il n'existe plus de chasses gardées. Un monde compétitif ouvert a remplacé le tête-à-tête avec l'ancien colonisateur. Les Etats africains y ont conquis une part nouvelle de liberté mais ils connaissent également les servitudes de la dépendance à l'égard des grands groupes mondiaux.

Devant ces transformations à facettes multiples, le pouvoir africain ne peut plus être ce qu'il était voilà quatre décennies. En ce sens, la mort du président Bongo est bien le signe de la fin d'une époque.

Ne commettons cependant pas d’anachronisme et ne jugeons pas les pouvoirs d’hier avec les yeux d’aujourd’hui ou ceux de demain.

Charles Debbasch

dimanche, juin 14, 2009

INTERNET A ALA CROISEE DES CHEMINS

INTERNET A LA CROISEE DES CHEMINS
La récente décision du Conseil Constitutionnel relative à la liberté de communication par Internet devrait conduire à une réflexion plus globale. On voudrait s’en tenir ici à quelques interrogations fondamentales.
I LES HESITATIONS ENTRE LA LIBERTE ET LES EXIGENCES DU FINANCEMENT
Le secteur de la culture et de l’information hésite toujours entre une ouverture par la gratuité et une restriction d’accès par l’argent. Internet n’échappe pas à cette schizophrénie.
S’agissant de l’accès même à Internet, il est payant .L’usager doit d’abonner à un fournisseur d’accès et ,selon ses moyens contributifs ,cet accès lui sera ouvert plus ou moins largement, plus ou moins rapidement. Il existe donc malgré le principe de liberté une restriction à l’égal accès de tous à Internet. La porte d’entrée est payante et il faut payer plus cher pour la voir s’ouvrir plus largement.
Une fois sur Internet, l’usager se voit offrir des sites gratuits et des sites payants. Nul ne conteste qu’un des modèles possibles de financement de l’Internet consiste à imposer une redevance à l’usager. Pourquoi alors tant de controverses sur la lutte contre les téléchargements pirates ? A l’évidence, la piraterie a toujours quelque chose de séduisant surtout lorsqu’elle s’approprie le concept d’un accès libre et universel à la culture, au divertissement et à l’information.
Mais, enfin, comment échapper à des données fortes simples. Qui va s’occuper de nourrir les créateurs si on donne aux usagers le droit de voler leurs créations ? Le téléchargeur illégal ressemble au lecteur qui entre dans une librairie et vole quelques livres au nom du droit intangible qu’il aurait à se cultiver. En réalité, ceux qui défendent le téléchargement illégal sont des partisans du financement des créateurs par d’autres moyens. Par la publicité pour les plus libéraux, par l’Etat pour les plus interventionnistes.
Il n’existe pas de réponse définitive et universelle à la question du financement. Bien évidemment, il existera toujours des sites à accès gratuit et des sites payants comme il existe des concerts gratuits et des concerts payants. Le principe de liberté de l’internet n’impose pas une exigence de gratuité.

II-LA TRANSFORMATION DES METIERS DE L’INFORMATION
Jusqu’aux développements de l’Internet, la fourniture de l’information obéissait à quelques principes simples.
La collecte et la transmission de l’information étaient le monopole des journalistes. Ceux-ci s’étaient érigés en corporation. La possession de la carte de presse manifestait l’intégration dans cet ordre professionnel.
Il existait d’autre part une séparation absolue des fonctions. Les journalistes communiquaient.les usagers recevaient.
Internet a bouleversé cet univers classique.
Sur internet tout usager est un contributeur en puissance. Il n’existe plus de monopole de l’expression.
Les organes d’information sont contraints de sortir de l’unilatéral. Puisque de toutes façons internet permet à chacun l’expression ou la contestation, il faut ouvrir les portes de l’expression à tous et à chacun.
Bien évidemment cette évolution pose des problèmes nouveaux. L’irruption des « apprentis »dans le journalisme peut donner lieu à des abus. Mais, si ceux-ci doivent être pourchassés, il n’en demeure pas moins que l’évolution est inéluctable. Les journalistes professionnels ont perdu leur monopole. A eux d’être les meilleurs pour garder le privilège d’avoir une audience.

III-LA SOUMISSION DE L’INTERNET AU DROIT
Internet s’est développé comme naguère les radios libres dans un déferlement d’initiatives incontrôlées. Le non droit était la règle. Il faudra s’habituer dorénavant à une régulation d’Internet par le droit.
Toutes les branches du droit sont concernées.
Il faudra par exemple lutter contre les monopoles et les abus de position dominante.
Il faudra éviter que sous le couvert du principe de liberté une anarchie s’installe.
D’ores et déjà la lutte contre la pédophilie s’est imposée comme une des actions nécessaires. De même devront être mieux protégés les droits de la personnalité et notamment le droit au respect de la vie privée
L’idée d’un Internet libertaire et dérégulé aboutit à criminaliser Internet.
Il n’y a pas en revanche de contradiction entre le principe de liberté et la régulation d’Internet par le droit.
Charles Debbasch
CHARLES DEBBASCH EST L’AUTEUR de DROIT DE LA COMMUNICATION (AUDIOVISUEL,PRESSE, INTERNET) EDITIONS DALLOZ

samedi, juin 13, 2009

INTERNET ENTRE LA LIBERTE ET LA PROTECTION DES AUTEURS

INTERNET : LE PRINCIPE DE LIBERTE
ET LA PROTECTION DES AUTEURS

Le Conseil constitutionnel a rendu le 10 juin 2009 une décision essentielle à propos de la loi qui crée la " Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet " (HADOPI). Cette loi confiait à cette haute autorité un pouvoir de sanction à l’égard des usagers qui téléchargent illégalement des œuvres protégées : elle pouvait couper l’accès à Internet. Le Conseil constitutionnel a censuré ce pouvoir de sanction.
En effet, la liberté de communication et d'expression, énoncée à l'article 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, fait l'objet d'une constante jurisprudence protectrice par le Conseil constitutionnel. Cette liberté implique aujourd'hui, eu égard au développement généralisé d'internet et à son importance pour la participation à la vie démocratique et à l'expression des idées et des opinions, la liberté d'accéder à ces services de communication au public en ligne. Or les articles 5 et 11 de la loi déférée confiaient à la commission de protection des droits de la HADOPI des pouvoirs de sanction l'habilitant à restreindre ou à empêcher l'accès à Internet à des titulaires d'abonnement. Ces pouvoirs pouvaient donc conduire à restreindre l'exercice, par toute personne, de son droit de s'exprimer et de communiquer librement. Dans ces conditions, le législateur ne pouvait, quelles que soient les garanties encadrant le prononcé des sanctions, confier de tels pouvoirs à une autorité administrative dans le but de protéger les titulaires du droit d'auteur. Ces pouvoirs ne peuvent incomber qu'au juge.

Cette décision fondamentale du Conseil Constitutionnel donne l’occasion de poser quelques principes juridiques fondamentaux relatifs à Internet.

LE PRINCIPE DE LIBERTE
Internet est aujourd’hui un des principaux vecteurs de la diffusion des informations, des œuvres de toutes natures. Le principe de la liberté de la communication qui est un des principaux supports d’une société démocratique s’y applique dans deux de ses facettes.
La liberté d’accès à cette gigantesque base de données qui suppose notamment qu’aucun citoyen ne soit privé de cette ouverture.
La liberté de s’exprimer sur internet qui exige que les citoyens puissent sans restriction communiquer les idées et les informations par le canal d’internet.
La liberté d'expression et de communication est d'autant plus précieuse que son exercice est une condition de la démocratie et l'une des garanties du respect des autres droits et libertés ; que les atteintes portées à l'exercice de cette liberté doivent être nécessaires, adaptées et proportionnées à l'objectif poursuivi.
En d’autres termes, les restrictions au principe de liberté ne sont légales que si elles sont absolument nécessaires.
LA CONCILIATION ENTRE LES DROITS DES AUTEURS ET LE PRINCIPE DE LIBERTE
Le téléchargement illégal des œuvres porte atteinte aux droits des auteurs .Il met en péril l’ensemble de la création artistique. Il est donc normal et légitime que le législateur mette en place un mécanisme de protection. La propriété est , en effet, au nombre des droits de l'homme consacrés par les articles 2 et 17 de la Déclaration de 1789 .comme l’exprime le Conseil, «les finalités et les conditions d'exercice du droit de propriété ont connu depuis 1789 une évolution caractérisée par une extension de son champ d'application à des domaines nouveaux ; que, parmi ces derniers, figure le droit, pour les titulaires du droit d'auteur et de droits voisins, de jouir de leurs droits de propriété intellectuelle et de les protéger dans le cadre défini par la loi et les engagements internationaux de la France ; que la lutte contre les pratiques de contrefaçon qui se développent sur internet répond à l'objectif de sauvegarde de la propriété intellectuelle . »
Dés lors le législateur peut prévoir un mécanisme de protection de ce droit de propriété tout particulier .Mais, cette protection doit rester dans le cadre du principe de liberté et aucune restriction de ce principe ne peut être décidée sans une intervention du juge.
Ainsi le Conseil constitutionnel renforce considérablement le principe de liberté lié à Internet et il encadre strictement toute restriction apportée à cette liberté.

Charles Debbasch

lundi, juin 08, 2009

LE MESSAGE DES ELECTIONS EUROPEENNES

LE MESSAGE DES ELECTIONS EUROPEENNES
Avec les élections européennes de ce dimanche 6 juin 2009 les électeurs ont voulu délivrer plusieurs messages.
Ils ont tout d'abord entendu sanctionner les partis politiques qui attaquaient le plus vivement la politique de Nicolas Sarkozy,Le Parti socialiste, en premier, qui obtient moins de 17% des suffrages contre 28,9% il y a cinq ans. C'est une véritable Beresina pour Martine Aubry. En Ile de France, par exemple, la liste de Harlem Desir est largement devancée par l'UMP et par les Verts. Le Ps qui avec son rassemblement pour les libertés avait tenté de faire croire que la France, à l'heure Sarkozy, vivait sous une dictature n'a pas réussi à convaincre. Victime de la guerre des cheftaines,prisonnier d'un programme obsolète, il a égaré ses électeurs sur des terres qu'ils n'ont pas voulu fréquenter. Même échec pour le MODEM et pour François Bayrou. Avec moins de 9 % des voix la formation centriste s'est trompée de combat. François Bayrou a tenté de transformer le scrutin européen en second tour des élections présidentielles. Il a été grisé par le succès médiatique d'un pamphlet et s'est isolé de sa base militante. Ses attaques excessives contre le président de la République ont déplu. François Bayrou a semblé reconnaître son erreur, évoquant le "trouble" des électeurs à son égard. "Dans une campagne très dure, je ne suis pas parvenu à faire passer le message auquel j'étais attaché. J'ai pensé que l'on ne pouvait pas mélanger les enjeux nationaux et les enjeux européens, je n'ai pas réussi à faire partager ce sentiment et je me suis laissé entraîner dans une polémique excessive qui a troublé", a-t-il estimé.


Les électeurs ont souhaité soutenir la politique européenne volontariste de Nicolas Sarkozy. La présidence européenne française a été un remarquable succès et il est normal que le satisfecit qu'elle a suscité trouve sa traduction électorale. L'UMP recueille fort logiquement les fruits du succès présidentiel avec prés de 28 % des voix. "C'est la première fois depuis 1984 qu'un parti de la majorité présidentielle arrive en tête aux élections européennes", a déclaré François Fillon lors d'une allocution à Matignon. Le Premier ministre s'est félicité d'un très bon résultat" et a appelé au rassemblement face à la crise. "Nous allons continuer de moderniser et nous avons besoin de chacun." Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, a salué "un résultat au-delà de nos espérances, un résultat qui nous engage". "Cette fois-ci, ceux qui ont été sanctionnés sont ceux qui n'ont jamais parlé d'Europe", a-t-il jugé sur TF1.

Profitant du scrutin proportionnel , les électeurs ont souhaité également donner leur chance aux formations nouvelles qui introduisent des espaces de respiration dans un univers politique trop confiné. Le chef de file des listes écologistes ,Europe Ecologie,Daniel Cohn-Bendit, réussit son pari avec plus de 16%. Il distance ainsi largement le Modem. Ces nouveaux Verts qui vont de José Bové à Eva Joly n'ont pas de grande unité mais ils occupent un espace nouveau négligé par les partis traditionnels,

La donnée la plus importante de ce vote c'est cependant l'abstention de prés de 60% qui démontre la désaffection à l'égard de l'Europe. C 'est là que se situe la plus grande inquiétude pour l'avenir. On ne peut pas continuer à donner des pouvoirs de plus en plus larges aux institutions européennes si celles-ci se révèlent incapables de populariser leur action auprès des peuples,Il faut lutter pour une Europe plus populaire et moins technocratique.

Charles Debbasch

mardi, juin 02, 2009

DES ELECTIONS EUROPEENNES DIFFICILEMENT COMPREHENSIBLES

DES ELECTIONS EUROPEENNES DIFFICILEMENT COMPREHENSIBLES
Il existe, sans doute, différentes causes à l'importante abstention prévisible pour les prochaines élections européennes. Mais, le mode de scrutin est sans aucun doute un facteur important dans la désaffection des électeurs à l'égard de ces élections .

En effet, la répartition des 72 sièges à pourvoir entre les 8 circonscriptions inter-régionales est la suivante:
• Nord-Ouest (Basse-Normandie, Haute-Normandie, Nord-Pas-de-Calais, Picardie), 10
• Ouest (Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes), 9
• Est (Alsace, Bourgogne, Champagne-Ardenne, Franche-Comté, Lorraine), 9
• Massif central-Centre (Auvergne, Centre, Limousin), 5
• Sud-Ouest (Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées), 10
• Sud-Est (Corse, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Rhône-Alpes), 13
• Île-de-France, 13
• Outre-mer, réparti en trois sections distinctes (section Atlantique, section océan Indien, section Pacifique), 3
Ces circonscriptions interrégionales ne correspondent à aucune réalité géographique sociologique ou historique. Elles ne sont pas davantage calquées sur les divisions administratives du territoire français. On comprend dans ces conditions que les électeurs ne se sentent pas concernés par les choix à effectuer.
L'attitude des partis ne peut que renforcer cette désaffection. La plupart des leaders nationaux préfèrent rester en dehors de la compétition européenne. Ils sont pourtant les principaux animateurs du débat. Ils donnent ainsi l'impression d'être des intrus dans un spectacle qui ne les concerne pas. Quant aux candidats choisis, souvent parachuté, ils paraissent regretter d'avoir été investis comme l'illustrent les cas de Rachida Dati pour l’UMP en Ile de France ou de Vincent Peillon pour le PS dans le Sud-Est.
C’est un paradoxe. Les élections européennes seront interprétées comme un sondage national grandeur nature tandis que le cadre des élections est décentralisé.
Les électeurs doivent avoir le tournis et on comprend qu’un scrutin aussi désarticulé les déconcerte.
Charles Debbasch