mardi, octobre 07, 2008

LE TREMBLEMENT DE TERRE FINANCIER

LE TREMBLEMENT DE TERRE FINANCIER
De jour en jour la crise financière n’en finit pas de se répandre et de s’amplifier. Elle désoriente les Etats et les opinions publiques produisant des effets politiques contrastés

UNE CRISE QUI SE GENERALISE

Elle étend son champ géographique. Partie des Etats-Unis, elle a gagné l’Europe puis l’Asie. Elle frappe aujourd’hui le Moyen Orient et les pays du Golfe. « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés »
Elle frappe des domaines de plus en plus larges .Elle touchait au début le seul secteur bancaire .Elle s’est étendue par contagion aux assurances puis aux matières premières. Elle commence à provoquer un désordre monétaire .Avec la réduction des facilités de crédit, elle atteint nécessairement le commerce et l’industrie.
Elle n’est pas cantonnée au monde capitaliste. Dans les premières semaines du déclenchement de la crise, le duo Medvedev-Poutine pouvait fustiger les sociétés occidentales. Aujourd’hui, la bourse russe étant lourdement touchée, les dirigeants russes en appellent à la solidarité mondiale

DES REPONSES MAL COORDONNEES

Les Etats tentent vainement de coordonner leurs politiques. Mais ils sont, avant tout, tentés par l’égoïsme du chacun pour soi.
Les Etats-Unis ont lancé le mouvement de sauvetage des banques sans concertation provoquant un effet reflex dans d’autres pays ;
L’Allemagne a refusé une initiative concertée pour sauver le secteur bancaire mais elle a du, en catastrophe, reprendre une grande banque ;
L’Irlande- l’insolente enfant trublion de l’Europe- a garanti les dépôts bancaires dans les banques irlandaises déstabilisant le système bancaire de Grande Bretagne.

DES REMEDES IMPRECIS

Pour l’instant,, les Etats se contentent de renflouer les banques en situation de découvert. Mais, en réalité, les procédures employées sont très diverses. La procédure préventive consiste pour les Etats à garantir à l’avance les dépôts bancaires des particuliers pour éviter qu’un mouvement de panique amène les déposants à se ruer pour retirer leurs économies. La procédure curative consiste à éviter le dépôt de bilan en injectant des liquidités. Mais, les Etats se gardent bien de parler de nationalisation. Il s’agit d’une prise de participation temporaire de l’Etat prête à être cédée dés qu’une occasion se présente. Ainsi Fortis ,recapitalisée temporairement par les Etat belges et français, a été rapidement recédée à BNP-Paribas.

DES CONSEQUENCES POLITIQUES LOURDES ET IMPREVISIBLES

Les pouvoirs politiques sont naturellement déstabilisés par l’imprévu du quotidien. Ils doivent rassurer leurs opinions publiques pour éviter les contagions. Mais, en même temps ils savent que l’incendie couve et qu’il peut gagner de nouveaux secteurs à n’importe quel moment Rassurer en permanence, alors que chacun sait que tout peut arriver, risque de porter atteinte à la crédibilité des gouvernants en place.

Ceux-ci doivent en appeler au sens civique et à l’unité nationale. Mais, pour les oppositions, l’occasion est trop belle de taper sur les pouvoirs en place. Elles doivent pourtant se montrer prudentes pour ne pas apparaître à l’égard de l’opinion publique comme responsables de la débâcle.

Deux forces donc se combattent : une qui pousse à serrer les coudes autour des gouvernements, une autre qui consiste à imputer la crise à leur débit. Ce second tropisme est dominant et, aux Etats-Unis, il avantage Obama par rapport à Mac Cain.

C’est dire que l’onde de choc du tremblement de terre financier est appelée à se propager dans le champ politique.


Charles Debbasch