mercredi, décembre 28, 2011

SARKOZY VIRTUELLEMENT BATTU OU POTENTIELLEMENT GAGNANT


SARKOZY VIRTUELLEMENT BATTU OU POTENTIELLEMENT GAGNANT
A quatre mois de la présidentielle, c’est le temps de l’euphorie pour les instituts de sondages et les cartomanciens en tous genres capables de répondre à l’avance à la question des résultats du prochain scrutin ; Pourtant, les aléas restent nombreux et les variables encore branlantes au point que l’on peut se poser la question : le président sortant est-il virtuellement battu ou potentiellement gagnant.
SARKOZY VIRTUELLEMENT  BATTU
Pour la majorité du monde médiatique, Nicolas Sarkozy sera battu à la prochaine présidentielle.
Une addition de facteurs négatifs plombe sa candidature au point que l’on voit mal comment il pourrait sortir victorieux de l’épreuve.
-Un déficit d’image
 Le Président sortant pâtit d’un déficit d’image personnelle  très pénalisant. En décembre, les opinions favorables à l’égard de Nicolas Sarkozy marquent le pas, selon un sondage LH2-"Le Nouvel Observateur". 37% des Français déclarent avoir une opinion positive du chef de l’Etat (dont 9% une opinion "très positive"), un chiffre stable. Tandis que la part de Français ayant une opinion négative du président progresse à 58% (+3 points). Les résultats d’un sondage du 16 décembre IFOP Journal du dimanche sont encore plus accablants ; le Président sortant recueille 66% d’opinions négatives et seulement 34% d’opinions positives.
-Le pessimisme de la société française 
En Europe, tous les pouvoirs sortants ont été balayés par les citoyens qui leur font payer le prix de la crise.
On voit mal comment Nicolas Sarkozy pourrait échapper à cette mise au pilori. Alors et surtout que le premier trimestre 2012 s’annonce désastreux : entrée en récession, perte du triple A, turbulences sur l’euro, hausse du chômage.
 Les Français broient du noir et font assaut de pessimisme. Dans ces conditions, les électeurs risquent de penser qu’ils n’ont rien à perdre à sortir les sortants.
-la poursuite de la vague rose 
Toutes les élections qui se sont tenues sous la présidence Sarkozy ont été remportées par la gauche .Après les bastions locaux régionaux, départementaux ou municipaux c’est la seconde Chambre, le Sénat, qui a viré à gauche. Cet enracinement du PS dans la France profonde des grands prescripteurs de vote est un handicap pour  Nicolas Sarkozy qui manque de relais dans l’opinion.
-Les troubles de la droite
Les dissidences à l’intérieur de la droite sont de plus en plus nombreuses. Les conquêtes médiatiques féminines comme Rama Yade ou Rachida Dati sont entrées   dans le persiflage .Une partie des centristes tendance Borloo ou cru Morin s’est écartée du tronc commun tandis que Marine le Pen attire tous les déçus de la droite qui préfèrent le chais du Front National au territoire que tente de dessiner le ministre de l’Intérieur Guéant.
En prés de cinq ans de sarkozysme, on en est encore à attendre une génération de brillants sarkozystes capables de soutenir avec panache la politique du chef de l’Etat.
Le constat semble imparable : l’actuel Chef de l’Etat additionne trop de handicaps pour espérer pouvoir accomplir un second mandat. Et pourtant, une autre face de la monnaie présidentielle éclaire son destin.
SARKOZY POTENTIELLEMENT GAGNANT
-Le socialisme dépensier est mort
L’arrivée de la gauche au pouvoir a toujours conduit à des vagues de dépenses pour répondre aux espoirs placés en elle. Or, il n’existe plus guère de possibilités de ce côté là en raison du poids de l’endettement et de la pression fiscale. Le programme du candidat PS est sur ce point très ambigu aussi bien sur la question des retraites que sur celle du recrutement de nouveaux fonctionnaires. La gestion dispendieuse par la gauche des collectivités locales qu’elle gère  est un contre exemple de ce qu’il convient de faire.
En revanche, Nicolas Sarkozy s’est fait le champion de la règle d’or sorte de contrainte vertueuse de réduction du déficit public à laquelle l’opinion adhère à une large majorité.
-Les tensions à l’intérieur du PS
Elles se sont accentuées lors de la compétition des primaires. François Hollande l’a emporté mais c’est Martine Aubry qui contrôle le parti et qui ne donne pas toujours l’image d’une franche collaboration avec son rival. Quant à Arnaud Montebourg, il est lancé dans une orbite orientée plus sur 2017 que sur 2012.Le lanceur PS de la candidature Hollande paraît grippé.
-Des écologistes encombrants
Avec le choix d’Eva Joly par les écologistes , une nouvelle épine a surgi pour la candidature de Hollande .Les écologistes- qui veulent tout à la fois brader le nucléaire et renoncer au statut privilégié de la France à l’ONU- ne paraissent d’accord sur rien avec le PS tandis que ce dernier qui a besoin des voix vertes au second tour lâche d’ores et déjà circonscriptions et postes ministériels .Les interventions d’Eva Joly - qui cherche à marquer ses différences - sont mal accueillies par l’opinion et réduisent la capacité de séduction de François Hollande.
-L’aptitude à la gouvernance suprême
La mer est mauvaise et les temps sont rudes. L’expérience et la détermination du capitaine du navire sont essentielles. Or, ces deux qualités sont plus présentes chez l’actuel président que chez son challenger. Ce qui explique que l’écart des intentions de vote entre Hollande et Sarkozy se resserre.
Tout ceci explique que pour l’instant l’issue de la présidentielle n’est pas tranchée.
Alors que l’opinion n’est pas convaincue par les débuts de la campagne. A ce jour, seulement 10% des Français estiment que les réponses apportées par les candidats à la présidentielle sont "plus concrètes qu’en 2007", 30% les jugeant "moins concrètes" et 59% "ni plus, ni moins concrètes". 27% d'entre eux considèrent que la campagne telle qu'elle se déroule "apporte des réponses proches" de leurs préoccupations, et 72% "éloignées" de leurs préoccupations.
Alors et surtout que la multiplication des candidatures à droite comme à gauche laisse planer sur la tête des deux candidats en tête à ce jour un lourd nuage noir.
Figureront-ils au second tour ou seront ils distancés par d’autres ?
C’est toute la difficulté de l’épreuve. Sarkozy et Hollande doivent conduire une campagne de second tour pour être élus sans courir - comme l’a durement subi naguère Lionel Jospin- le risque de l’élimination à l’épreuve de qualification du premier.
Charles Debbasch



mardi, décembre 20, 2011

CESARIA EVORA


On n'aura jamais entendu aussi souvent sur les ondes Cesaria Evora que depuis l'annonce de son décès.
Comme pour nous rappeler que la musique et une des voies pour parvenir à l'immortalité.
Artiste, elle était une affranchie dans le sens le plus noble du terme .
Elle s'était forgée un paradis de liberté.
Sa voix rocailleuse respirait l'alcool, le tabac et le sexe.
Son vieux corps ravagé par les aléas de la vie et les excès s'illuminait de grâce dès qu'elle commençait à nous bercer de la "morna".
Les chaînes de l'esclavage se dissolvaient dans ses poésies chantées autant d'hymnes à la douleur des exils imposés et à l'espoir des amours retrouvées.
Elle nous remuait les entrailles lorsqu'elle évoquait la sodade, cette sorte de nostalgie triste et joyeuse à la fois.
Sodade plus positive que le regret et plus négative que l'espérance.
Nostalgie transcendant la mort réunissant les êtres au-delà des océans, brisant la servitude par l'espoir, dissolvant nos pensées les plus noires dans un océan de larmes.
Elle s'en est allée dans ce petit pays du Cap Vert qu'elle aimait beaucoup.
Elle n'y sera jamais seule car nous la chérissons beaucoup
VRAIMENT BEAUCOUP.

Charles Debbasch

dimanche, décembre 18, 2011

LA GRANDE-BRETAGNE PLUS LOIN DE L'EUROPE?

Le récent compromis sur les, institutions européennes adopté sous le directoire franco-allemand éloigne un peu plus la Grande Bretagne de l’intégration européenne.

LES DEUX AMOURS DE LA GRANDE BRETAGNE

L’attitude de la Grande-Bretagne à l’égard de la construction européenne a toujours été ambigüe. Elle a souhaité garder une relation privilégiée avec les Etats-Unis sans rester cependant à l’écart de la construction européenne. Son insularité lui a dicté une attitude réservée à l’égard des transferts de souveraineté. Le credo européen des Anglais peut se résumer en une phrase : être dans l’Europe pour contrôler ce qui s’y passe sans abandonner une once de la fraternité américaine. Au point que les Anglais sont souvent considérés comme le cheval de Troie des Etats –Unis dans l’UE.

C’est au nom de cette fierté isolationniste que la Grande Bretagne a gardé sa monnaie la Livre. C’est pour mieux défendre son territoire qu’elle ‘est pas entrée dans l’espace Schengen. On se souvient qu’il a fallu un grand débat national pour que les Britanniques acceptent la construction du Tunnel sous la Manche.

LE REFUS D’ACCEPTER DE NOUVEAUX TRANSFERTS DE SOUVERAINETE

Pour tenter de sauver l’Euro et l’Union monétaire Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont imposé une révision des Traités européens. Il s’agit de contraindre les Etats membres à coordonner leurs politiques budgétaires. Pour stabiliser la zone euro, la France l’Allemagne et 21 autres pays ont décidé de rédiger leur propre traité et d'imposer un contrôle centralisé sur les budgets nationaux. La Grande-Bretagne, et sans doute provisoirement, trois autres pays la Suède, la République tchèque et la Hongrie ont décidé de rester en dehors du nouveau traité.

David Cameron le Premier ministre britannique a expliqué son attitude par le souci de sauvegarder les privilèges de la City, place forte de l’économie britannique.



Mais la raison principale du refus britannique réside dans la volonté de ne pas accepter de nouveaux transferts de souveraineté.



ET MAINTENANT



Il faudra de la bonne volonté de part et d’autre pour que la crise franco-britannique actuelle se résorbe.

La France qui a remporté un grand succès dans la négociation a eu tort de pousser un cocorico trop prononcé. Le ministre des Finances, François Baroin a inutilement provoqué les Anglais en déclarant. «On préfère être Français que Britannique en ce moment…. On n'a pas de leçons à donner mais on n'a pas de leçons à recevoir. La situation économique de la Grande-Bretagne est aujourd'hui très préoccupante». La presse britannique a vivement réagi à ces propos. La "guerre des mots" est lancée écrit le Times. "Sacré Bleu !" ajoute le Guardian - en français dans le texte-. "L'entente cordiale est clairement annulée pour Noël. Dégradée à entente hostile peut-être ?"…"si la note de la France finit par être dégradée, j'ai peur que la nouvelle ne soit pas accueillie avec beaucoup de compassion dans la '’perfide Albion".

Pour calmer le jeu, François Fillon a appelé le vice-Premier ministre britannique Nick Clegg. Après cet appel, le britannique a déclaré que les propos tenus en France étaient "inacceptables’’ et il a prié Paris de baisser le ton.

Quant à la Grande Bretagne, elle aurait tort de penser qu’elle pourrait rester à l’abri d’une débâcle financière européenne.

Ce qui rapproche les Anglais de l’Europe est plus fort que ce qui les en sépare.

Le moment est venu pour tous de retrousser les manches et de rétrécir The Channel.
  Charles Debbasch

samedi, décembre 17, 2011

JUSTICE EN FUITES


JUSTICE EN FUITES

Il est normal que la justice puisse utiliser tous les   moyens d’investigation autorisés par la loi. Il est ainsi possible à un juge d’ordonner l’interception des communications téléphoniques ou d’emails, d’aller fouiller dans la mémoire d’un ordinateur.

Il est, en revanche, profondément choquant que ces interceptions de la vie privée soient livrées au public avant même qu’elles aient été soumises au crible d’une enquête judiciaire contradictoire.

Or, la chasse aux indiscrétions est devenue une spécialité journalistique et les medias publient, diffusent, commentent ces propos saisis. S’abritant derrière le secret des sources, ils vendent au public des éléments d’enquête qui devraient rester secrets à ce stade.

L’origine de ces informations est bien connue : enquêteurs policiers ou gendarmes, magistrats ou avocats. Les journaux se contentent de dire qu’il s’agit d’une source proche du dossier

La liberté de l’information doit certes être sauvegardée. Mais elle ne permet pas que des divulgations illégales et orientées viennent mettre en cause la sérénité d’une enquête.

Les fuites de la justice déséquilibrent les procédures et portent atteinte aux droits de la défense.

Charles Debbasch

mercredi, décembre 14, 2011

DEMOCRATIE ET DICTATURE DE L'OPINION



Il existe un consensus dans la société moderne autour de la démocratie c’est-à-dire de la dévolution du pouvoir à des gouvernants pour une durée déterminée après des élections honnêtes et disputées dans des conditions fixées par la Constitution qui détermine les droits et les devoirs des citoyens.

 Il existe, bien entendu, des régimes plus ou moins démocratiques : des échelles de vertu démocratique sont dressées par les institutions spécialisées qui ressemblent à des agences de notation.

A la base de la démocratie, il y a naturellement le pouvoir du peuple. Ce peuple qui a rappelé ses exigences à l’égard des gouvernants un peu partout dans le monde en cette année 2011 au point d’avoir été désigné par le magazine Time comme ‘’ l’homme de l’année’’.

Et, pourtant, la voix du peuple n’est pas toujours jugée légitime.

QUAND LES GOUVERNANTS CHERCHENT A ECHAPPER A LEURS RESPONSABILITES

Rappelons-nous ce qui s’est passé lorsque le dirigeant grec Papandreou a voulu soumettre à son peuple par voie de referendum le plan de rigueur qui lui était imposé par les autres pays européens. Il  a été sermonné, menacé par ses collègues au point qu’il a du renoncer à cette consultation et faire approuver le projet par le Parlement. Ce qui voudrait dire que, dans certaines circonstances, la voix du peuple n’est pas toujours bienvenue.

Et, en effet, un dirigeant charismatique peut abuser de son pouvoir pour court-circuiter les élus et refuser leur médiation en s’adressant directement au peuple.

Il peut aussi refuser d’endosser  la responsabilité de décisions impopulaires en se couvrant de la voix populaire.

 Par ailleurs, on glisse facilement du referendum au plébiscite lorsque les gouvernants conditionnent l’opinion pour obtenir une adhésion.

Mais on ne peut non plus refuser dans une démocratie de faire appel au peuple si les circonstances l’exigent. Tout est justement affaire de circonstances et d’honnêteté dans le libellé des questions.

Le recours direct au peuple en dehors des élections doit rester exceptionnel.



Des cascades de dissolutions, d’élections anticipées ou de referendums sont à la démocratie ce que la fièvre est à l’être humain, un état pathologique prononcé.



DE LA DEMOCRATIE A LA DICTATURE DE L’OPINION

L’excès en toutes choses est blâmable. La sondagite aigue qui sévit dans nos sociétés fragilise la démocratie.

La construction d’un pays ne se fait pas dans l’instantané. Le sondage tend à remplacer la gouvernance par la dictature de l’instant. Comment prendre en considération les intérêts supérieurs d’une Nation lorsqu’il faut satisfaire les pulsions au jour le jour ?

Les sondages sont comme les modes. Ils sont enthousiasmants et fugaces, apparemment plébiscités et aussitôt hors du temps.

Les sondages sont des instantanés alors que la vie d’une Nation est un film.

Ils additionnent des torchons et des serviettes alors que la politique et synthétique et globale.

Ils instaurent la dictature du présent alors que la vie d’un pays se conjugue au futur.

Ils transforment les dirigeants qui s’emmêlent dans leurs filets en des girouettes soumises à tous les aléas d’une dérive climatique.

La démocratie ne doit pas être confondue avec la dictature de l’opinion.

Charles Debbasch

dimanche, décembre 11, 2011

QUAND LE PS FAIT CAMPAGNE POUR NICOLAS SARKOZY


QUAND LE PS FAIT CAMPAGNE POUR NICOLAS SARKOZY

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel veille à ce que l'équilibre entre les points de vue et les opinions soit respecté par chaque chaîne. Il s’assure que chaque camp dispose d’un temps de parole équivalent. Il n’empêche qu’il reçoit en permanence  des protestations des politiques qui se plaignent de l’attitude des chaines créant des déséquilibres entre les différents candidats potentiels. L’UMP a saisi ainsi le CSA à ,propos de l 'énorme temps de parole consacré au PS à l’occasion de la primaire qu’il a organisée. En réplique , le PS a souhaité que    le temps de parole consacré aux nombreuses visites de Nicolas Sarkozy sur le terrain soit considéré comme un élément de la campagne plutôt que l’exercice du mandat présidentiel.

Il me semble pourtant que le PS  ne va pas assez loin dans cette voie et qu’il devrait demander que chaque fois que ses membres s’expriment leur temps de parole soit considéré comme une action en faveur de Nicolas Sarkozy .La guerre qui fait rage à l’intérieur du PS explique cette étrange situation. Arnaud Montebourg après avoir dénoncé la corruption dans la fédération PS des Bouches-du-Rhône s’acharne à présent sur celle du Pas-de-Calais. Il s’attire des actions en diffamation de Jack Lang. Quant à Eva Joly, la candidate des verts elle poursuit sa déstabilisation du candidat socialiste en cristallisant sur sa personne les aversions les plus diverses ..

Tout ceci doit être considéré comme du temps de parole en faveur de Nicolas Sarkozy.

Vous me direz que dans ces conditions le futur candidat Sarkozy n’aura plus aucun temps d’antenne  disponible pour lui-même.

Est-ce bien grave alors que la campagne électorale  en sa faveur est conduite par ses adversaires ?

Charles Debbasch


samedi, décembre 03, 2011

LA FOLIE DE LA GERMANOPHOBIE





J’appartiens à cette génération de l’avant-guerre qui a connu l’horreur des nazis et qui ne peut oublier la folie collective qui s’était emparée  du peuple allemand.



J’appartiens à cette génération qui a applaudi à l’action de réconciliation franco-allemande conduite dans le sillage de Robert Schuman et qui la croit définitive.



J’appartiens à une génération universitaire qui a vu naître une jeunesse européenne prête à se rencontrer, à échanger, à se marier.



J’appartiens à une génération libérale qui s’indignait du misérabilisme totalitaire de l’Allemagne de l’Est et qui s’est réjouie de la chute du mur de Berlin et de la réunification de l’Allemagne.

Je juge donc insensées les déclarations antiallemandes de ces derniers jours.

Ne voilà-t-il pas que  le député socialiste Jean,- Marie le Guen compare l’entretien Sarkozy-Merkel à la reculade de Daladier à Munich. Quant à Arnaud Montebourg, il demande une confrontation dure avec la chancelière allemande qu’il a accusée d’être «en train de tuer l’euro» et de conduire «une politique à la Bismarck». Pour lui, en refusant que la Banque centrale européenne rachète massivement les dettes souveraines des pays de la zone euro, Angela Merkel a «décidé d’imposer» à ces pays «un ordre allemand». Marine Le Pen qualifie la situation présente d’’’Europe à la Schlague.’’

Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a estimé vendredi que les socialistes «prenaient les risques de ressusciter en France les vieux démons de la germanophobie», jugeant «honteux, par hargne partisane, de fragiliser notre acquis le plus précieux: la réconciliation, l’amitié franco-allemande». Mais tous les socialistes ne peuvent pas être rangés dans le camp antiallemand. Pierre Moscovici, directeur de campagne du candidat Hollande déclare que  la gauche ne doit pas «ranimer des relents et des sentiments antiallemands». «Le couple franco-allemand est plus que jamais nécessaire pour sortir de la crise en Europe».

Cette crise franco-allemande est pourtant sérieuse. Elle repose sur une évolution profonde de l’économie européenne.

Les pays du Sud et la France sont à la traine. L’Allemagne et les pays du nord constituent un pôle d’attraction fort auquel tendent à se rattacher les Etats de l’ancien glacis soviétique.

Ce différentiel de puissance a tout naturellement sa traduction diplomatique. Les fourmis ne veulent pas payer pour les cigales et la Chancelière allemande demande à juste titre des règles de solidarité budgétaire avant de s’engager plus avant dans le sauvetage de l’euro.

Mais nous sommes là dans une discussion diplomatique classique qui ne doit pas dégénérer en germanophobie.

A la condition toutefois que les forts n’abusent pas de leur puissance.

Une publicité en allemand pour une auto allemande sur les télévisions françaises vantant la qualité allemande comme pour l’opposer au ‘’bricolage français’ ’a sans doute fait plus pour réveiller la germanophobie que les exigences d’Angela Merkel !



Charles Debbasch








vendredi, décembre 02, 2011

SARKOZY: LE DISCOURS DE TOULON


SARKOZY : LE DISCOURS DE TOULON

Voilà trois ans,  en pleine crise du système bancaire, le Président de la République avait exposé à Toulon ses recettes pour faire face à la situation. Les recettes appliquées ont permis, pour l’essentiel, de sauver le système.

La situation actuelle est autrement plus grave .Les ressorts profonds de la société française sont ébranlés tandis que les structures européennes s’avèrent  inadaptées aux nécessités du temps présent.

C’est sur ces  points qu’ont porté les propositions de Nicolas Sarkozy.

RECONSTRUIRE NOTRE SYSTEME ECONOMIQUE PAR LE TRAVAIL

La période d’abondance que nous avons vécue s’est traduite par la mise en place d’un gigantesque système d’assistance financé par l’endettement. Nous avons atteint les limites de cette situation. Alors et surtout que, ‘’ceux qui travaillent et qui sont proportionnellement de moins en moins nombreux ont vu peser lourdement sur leurs revenus la charge de ceux, de plus en plus nombreux, qui vivent plus longtemps, de ceux qui font des études de plus en plus longues, de ceux qui sont au chômage, de ceux que les accidents de la vie ont plongé dans la détresse. ‘’

Il faut une révision drastique de notre politique. Il ne faut pas écouter les charlatans qui, prétendent nier la crise ou les docteurs de l’austérité.

Il faut sortir des difficultés par le haut…’’répondre à la crise par le travail, par l'effort et par la maîtrise de nos dépenses. C'est un ajustement par le haut. C'est un choix qui préserve le niveau de vie. Entre la baisse des retraites et travailler plus longtemps, je choisis la deuxième solution. Entre gagner moins et travailler davantage, je suis convaincu que la deuxième solution est préférable à la première, qu'elle est plus juste et qu'elle nous permettra de sortir de la crise au lieu de l'aggraver. Ce choix de l'effort, du travail, c'est la politique que suit avec constance le gouvernement. ‘’

Et Nicolas Sarkozy en profite pour fustiger au passage deux grandes réformes de la gauche :’’Dans le monde tel qu'il est, avec les défis que nous avons à relever, avec ce que sont les tendances de la démographie, la retraite à 60 ans et les 35 heures ont été des fautes graves dont nous payons aujourd'hui lourdement les conséquences et qu'il nous a fallu réparer. ‘’ 

Le désendettement de la France est une nécessité mais il doit s’accompagner d’une modernisation de nos gestions.

‘’On n'éduque pas, on ne soigne pas comme hier. La délinquance n'est pas la même qu'hier. Les inégalités ne sont pas les mêmes. Et surtout, il est apparu une nouvelle inégalité celle qui fait la vie plus difficile à ceux qui travaillent au bas de l'échelle par rapport à une minorité qui voudrait profiter du système sans assumer sa part des devoirs. ‘’

Ce n'est pas le moment de nous décourager, de nous rétracter, de nous replier sur nous-mêmes, de nous réfugier dans l'immobilisme, dans la précaution, de rejeter le progrès.

C'est le moment de travailler, d'investir, d'entreprendre. C'est le moment où l'État doit redevenir innovateur, entrepreneur, investisseur, où il doit entraîner ceux qui inventent, qui créent, qui entreprennent. OSEO, le Grand Emprunt, le Fonds Stratégique d'Investissement, ce sont des outils de financement de cette révolution de long terme. Il faut persévérer dans cette voie. ‘’

REDEFINIR LA PLACE DE LA FRANCE DANS LE MONDE

L’isolationnisme prôné par certains n’est pas une solution. ’la France est tellement engagée dans le monde, que son économie est tellement plongée dans l'économie mondiale, qu'il n'y a pas de différence entre la politique intérieure et la politique extérieure, entre la politique nationale et la politique européenne, Au-dedans et au dehors, c'est une seule et même politique qu'un pays comme le nôtre doit mettre en œuvre pour faire face à une seule et même crise qui est mondiale.’’

«  Les sociétés fermées n'ont qu'un destin possible : le déclin. Le déclin économique, intellectuel, moral. »

Mais cette ouverture a ses limites. Nous ne devons pas accepter la dissolution de l’entité française.

- nous refuserons d'effacer nos frontières. Elles sont la condition de notre liberté, de notre démocratie, de notre solidarité.

- nous défendrons notre identité, notre culture, notre langue, notre façon de vivre, notre modèle social.

- nous n'accepterons pas une immigration incontrôlée qui ruinerait notre protection sociale, qui déstabiliserait notre société, perturberait notre façon de vivre, bousculerait nos valeurs. L'immigration est féconde si elle est maîtrisée pour que ceux que nous accueillons puissent être accueillis dans les meilleures conditions possibles, pour qu'ils prennent en partage notre histoire, nos valeurs, notre façon de vivre.

-nous ne pourrons tolérer la persistance des dumpings, des concurrences déloyales, le pillage de nos technologies qui détruisent nos usines.

« La seule façon de nous protéger est d'être les artisans d'un changement avec les autres plutôt que de nous engager dans une aventure solitaire qui serait sans issue.»

CONSOLIDER L’EUROPE

La crise de l’euro révèle l’inadaptation des structures européennes.il est impossible d’avoir une monnaie unique et des politiques budgétaires autonomes. Le président français soutient donc la révision des traités européens. Mais elle doit se faire avec plus de démocratie

-L'Europe n'est plus un choix. Elle est une nécessité. Mais la crise a révélé ses faiblesses et ses contradictions. L'Europe doit être repensée. Elle doit être refondée.

-L'Europe a besoin de plus de solidarité. Mais plus de solidarité exige plus de discipline. Au sein de la zone Euro, il nous faut décider maintenant aller sans crainte vers davantage de décisions prises à la majorité qualifiée.

–l’Europe doit aussi se protéger

‘’ L’Europe qui ouvre ses marchés sans exiger la réciprocité de la part de ses concurrents, l'Europe qui laisse entrer des produits de pays qui ne respectent pas les règles sociales ou environnementales, ça ne peut plus durer. L'Europe doit négocier pieds à pieds la défense de ses intérêts commerciaux.

L'Europe qui fait appliquer à l'intérieur le principe de la libre circulation et qui ne contrôle pas ses frontières extérieures, ça ne peut plus durer. Schengen doit être repensé. ‘’

L'Europe qui tolère le dumping social et le dumping fiscal entre ses États membres, l'Europe qui supporte que les subventions qu'elle verse à certains de ses membres pour les aider à combler leur retard sur les autres puissent servir à baisser leurs charges et leurs impôts pour faire aux autres une concurrence déloyale, ça ne peut plus durer. ‘’

L'Europe ne peut pas laisser ses groupes industriels à la merci de tous les prédateurs du monde,

Une nouvelle Europe doit naître tout en protégeant l’acquis de l’euro.



LES FORCES ET LES FAIBLESSES des PROPOSITIONS DU PRESIDENT

-UNE NOUVELLE CIVILISATION EUROPEENNE

Lorsque Nicolas Sarkozy analyse les causes de la situation présente son propos sonne juste. On a tort d’ailleurs de parler de crise. L’Europe est en déclin. Son endettement n’est que la conséquence de l’abaissement de ses forces productives. Il faut à l’évidence rétablir la valeur travail pour que nos sociétés cessent de s’affaiblir. Plus d’effort, plus d’imagination, plus de sens du collectif. Moins de laxisme, moins de laisser-aller, moins de renoncements. L’Europe doit reconstruire les bases d’une nouvelle civilisation

-LES DIFFICULTES D’UN NOUVEL EQUILIBRE

Dans les temps de difficultés les extrêmes se renforcent. Il y a ceux qui veulent jeter l’Europe et ceux qui veulent qu’elle remplace les Etats. Certains sont tentés par un strict protectionnisme. D’autres soutiennent la disparition des frontières.La voie de Nicolas Sarkozy est médiane et équilibrée mais la sagesse nait difficilement dans les périodes de fièvre.

-LA DIFFICILE RECHERCHE DE L’UNION NATIONALE.

Pour faire comprendre à l’opinion les nécessités du changement et pour qu’elle en accepte les charges, il faut que cette ambition soit portée par un consensus national, une sorte d’union sacrée. Or, notre pays est à la veille d’une élection présidentielle qui cristallise les différences.

 Que chacun se convainque cependant que les marchands d’illusion seront vite confrontés aux réalités. Les Berlusconi fantaisistes sont vite remplacés aujourd’hui par les docteurs Monti.

Charles Debbasch


jeudi, décembre 01, 2011

BAYROU DANS LA COUR DES GRANDS?


FRANCOIS BAYROU DANS LA COUR DES GRANDS ?



Il existe de multiples candidatures de témoignage à la présidentielle dont on ne sait si elles avorteront avant le dépôt officiel. Dans le camp centriste, Jean-Louis Borloo a déjà renoncé tandis qu’Hervé Morin crédité dans les sondages d’un score infinitésimal a du mal à convaincre de la pérennité de sa candidature .

Reste donc François Bayrou, le président du Modem qui lance son entreprise présidentielle ces jours-ci avec des atouts et des handicaps non négligeables.



LE PRECEDENT DE 2007

En 2007, Francois Bayrou fait mentir les sondages qui lui attribuaient moins de 10% des suffrages. Avec 18,57 % des suffrages, il n’est pas qualifié pour le second tour mais ses voix peuvent constituer la différence gagnante pour le second tour. Néanmoins, cette force potentielle sera gaspillée car le candidat centriste refuse de choisir entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. Ses troupes sont, en effet, profondément divisées entre la solidarité avec la droite et l’attirance pour la gauche .

Pendant tout le quinquennat sarkozyen , François Bayrou maintiendra une position d’équilibriste entre les deux camps que le système constitutionnel et électoral n’autorise guère.



LA TENTATION SOCIALISTE

Alors que Segolene Royal avait attendu l’entre-deux tours pour négocier avec Francois Bayrou, Francois Hollande vioent de tendre la main au candidat centriste.Il se dit prêt à l’accueillir dans son gouvernement en cas de victoire de la gauche. Le leader du Modem s’est bien gardé de répondre à cette invitation



RESTER DANS LA COUR DES GRANDS

François Bayrou entend, en effet, se situer dans la cour des Grands susceptibles d’être qualifiés pour le second tour. Accepter la main tendue du candidat socialiste serait rabaisser son entreprise à un second rang peu mobilisateur.

Cela entrainerait d’autre part à coup sûr une scission dans son parti dont la plupart des élus ont besoin des voix de droite pour l’emporter. Sur le plan du fond, François Bayrou ne cache pas non plus ses divergences avec le PS. Il trouve insoutenable» le programme de Hollande. Il estime que l’ «On ne créera pas 60.000 à 70.000 postes d'enseignants, on ne fera pas une allocation générale d'autonomie pour les étudiants, on ne reviendra pas à la retraite à 60 ans», et il accuse les socialistes et les écologistes de brader la place de la France à l'ONU, en prévoyant dans leur accord la suppression du droit de veto.

Pour exister la candidature Bayrou doit donc se maintenir dans ces eaux en demi-teinte sans se laisser gagner par l’un ou l’autre camp ;

Mais pour cette troisième candidature, il sera difficile à François Bayrou de se réfugier dans le mutisme.il devra choisir.

D’une part, parce que le temps avance et qu’il ne peut demeurer l’outsider assis entre deux chaises plus longtemps.

D’autre part, parce que l’heure est grave. Elle requiert l’apport de toutes les énergies et de toutes les compétences et que l’opinion et les cadres du parti comprendraient difficilement le maintien d’une position contemplative quand la situation requiert l’action.

A moins que, pendant la campagne présidentielle, le leader du Modem arrive à convaincre l’opinion que c’est autour de lui que doit se réaliser l’union nationale.

Charles Debbasch

MAROC : LE SUCCES ROYAL

MAROC :LE SUCCES ROYAL
Avec  l’organisation et la tenue dans la sérénité des élections législatives du 25 novembre 2011, le Roi Mohammed VI a remporté un succès éclatant.
Alors que les pays arabes connaissent des successions révolutionnaires et troublées, il a réussi à organiser dans le calme une transition démocratique au Maroc.
Ce  scrutin avait été précédé par le referendum sur la nouvelle Constitution qui démocratise fortement le pouvoir et augmente le pouvoir du premier ministre et du gouvernement.
Cette profonde libéralisation du système politique a été très bien accueillie par la population .Elle a en même temps coupé l’herbe sous le pied au « mouvement du 20 février » qui cherchait à imiter les insurrections tunisiennes ou égyptiennes mais qui n’a jamais connu le succès populaire. Son appel au boycott du scrutin législatif n’a guère été suivi ; Le taux de participation en progrés par rapport aux précédentes législatives-plus de 45%-le démontre.
Tous les observateurs internationaux ont reconnu la sincérité du vote et le climat de liberté qui a présidé au scrutin.
Les islamistes modérés du Parti de la Justice et du Développement (PJD), ont remporté une majorité relative lors des législatives du 25 novembre, avec 107 sièges sur 395 (contre 47 dans la précédente chambre de 325 membres.) Trois partis de l'actuel gouvernement - l'Istiqlal (indépendant : 60 sièges), le Rassemblement national des indépendants (libéral : 52 sièges), et l'Union socialiste des forces populaires (39 sièges) - se sont déclarés ouverts à des consultations avec le PJD pour la formation d’un cabinet de coalition.
Le succès des islamistes modérés aux élections est nuancé par le fait qu’ils ne disposent pas de la majorité absolue et qu’ils devront s’assurer le concours des autres partis pour gouverner.
Néanmoins, conformément à la Constitution qui oblige à choisir le premier ministre au sein  du parti arrivé en tête, le Roi a désigné comme premier ministre Abdelilah Benkirane leader du Parti de la Justice et du Développement (PJD), pour former un gouvernement de coalition.
Ainsi se poursuit avec succès la voie sereine choisie par Sa Majesté Mohammed VI pour la modernisation institutionnelle du Maroc.
Charles Debbasch

vendredi, novembre 25, 2011

O;ELETTE NORVEGIENNE ENTRE LE PS ET LES VERTS


Après les contradictions sur le nucléaire, on pensait la hache de guerre enterrée entre le Parti socialiste et Les Verts (EELV). C'était sans compter sur le parole individualiste et peu politique de l’ancienne magistrate.

Celle- a tout d’abord refusé de se prononcer clairement sur le fait de savoir si elle appellerait à voter pour Francois Hollande au second tour de la présidentielle. Cette position a naturellement irrité le PS et secoué les Verts. Il est, en effet, politiquement incongru de revendiquer et d’obtenir un accord pour les législatives avec le PS tout en refusant de se prononcer clairement en sa faveur pour la présidentielle.Comme l’a dit avec un humour désabusé Jean-Christophe Cambadélis; "Les écolos veulent tout et son contraire: l'union aux législatives et la désunion présidentielle. Des circonscriptions au tirage et leur candidate au grattage."

Ce débat n’était pas encore tranché qu’Eva Joly décidement difficilement controlable remettait en cause la place de la France dans  l’ONU en soutenant qu’elle pourrait très bien abandonner son statut de membre permanent du Conseil de Securité. Pour elle, le droit de veto de la France à l'ONU est "un privilège dépassé, réservé à quelques pays…C'est notamment à cause de lui, aujourd'hui, que la communauté internationale reste paralysée alors que Bachar el-Assad continue de massacrer son peuple".

Là encore, elle a été dementie vertement par le Ps qui par la voix de Pierre Moscovici, directeur de campagne de François Hollande, a precisé qu’il n’est "pas question de remettre en cause le statut de membre permanent de la France au Conseil de Sécurité de l'ONU, ni son droit de veto".

On pouvait penser au départ qu’une certaine marge de contradiction entre le PS et les Verts participait de la volonté de ratisser large en ne mettant pas tous les oeufs dans le même panier, mais la frontière est franchie. On est à présent dans une omelette norvégienne et l’on ne sait plus où se situe  le chaud et s il existe encore.

L’atmosphère entre les socialistes et les Verts devient glaciale.


Charles Debbasch

mardi, novembre 22, 2011

LES ECOLOGISTES: DES KHMERS ROUGES?

LES ECOLOGISTES : DES KHMERS VERTS ?


Le sénateur-maire de Lyon Gérard Collomb est un homme modéré et de consensus. Il vient pourtant d’affirmer qu'il refusera de plier devant les "khmers verts" et leur "terrorisme intellectuel».

"Je me suis toujours battu contre les Khmers rouges, je ne plierai pas aujourd'hui devant les Khmers verts !", déclare Gérard Collomb, dénonçant "cette forme de terrorisme intellectuel" de certains écologistes comme selon lui le président du groupe Europe Ecologie-Les Verts au Conseil régional, Philippe Meirieu.

"Avec ses amis, il a même été jusqu'à demander à lire les scénarios financés par Rhône-Alpes Cinéma -une de nos institutions culturelles- pour vérifier s'ils sont politiquement corrects", affirme le maire de Lyon.

Certes comparaison n’est pas raison et on ne peut pas comparer la politiques des Verts à celle des Khmers rouges qui ont martyrisés des millions de cambodgiens.Certes aussi Philippe Merieu a démenti avoir effectué les actes qui lui sont attribués. Mais la boutade de Gérard Collomb est plus profonde qu’il y parait.

Le maire de Lyon met le doigt sur un point de faiblesse de la candidature Hollande. Si ce dernier l’a emporté dans la compétition des primaires avec Martine Aubry, il reste que cette dernière est restée première secrétaire du parti socialiste et qu’à ce titre elle a négocié avec les Verts. De même que le premier secrétaire Hollande avait savonné la planche de la candidature Royal, Martine Aubry est en situation de miner de l’intérieur du PS la candidature Hollande. Or, Gérard Collomb estime que les proches de François Hollande ont été lésés : "Un peu partout en France, les circonscriptions cédées aux écolos sont celles où les sortants, ou les mieux placés pour l'emporter, ont soutenu François Hollande à la primaire".

"De même, Solferino a posé ici ou là des critères avantageant la candidature de soutiens de Martine Aubry (...) La direction du PS est en train de refaire pour les législatives les mêmes erreurs que lors des européennes en 2009, c'est-à-dire des accords d'états-majors qui vont nous faire perdre un nombre considérable de sièges. Et cela va -hélas !- rejaillir sur la présidentielle", prédit Gérard Collomb.

Plus profondément, le maire de Lyon parait craindre une sorte de terrorisme intellectuel des Verts. Ceux-ci sont portés par la désaffection à l’égard des partis traditionnels. Ils ont conscience que l’appoint de leurs voix peut être nécessaire pour le succès de la candidature Hollande. Le risque est alors qu’ils n’abusent de cette position stratégique pour phagocyter à leur bénéfice la candidature Hollande. A cet égard avoir exigé un accord de circonscriptions avec le PS avant la tenue de la présidentielle tient beaucoup plus du marchandage politicien que des vertus de désintéressement prônées par les Verts.

Les certitudes des Verts inquiètent à juste titre Gérard Collomb. La prise en considération de l’écologie est nécessaire dans la société moderne mais celle-ci ne peut pas être une Weltanschauung dont tout le reste de l’activité politique dépendrait. C’est peut être la grande faiblesse des Verts : s’être isolés dans un mouvement politique alors qu4ils devraient irriguer tous les partis. Que deviendrait demain notre société si chaque groupe social se barricadait dans un mouvement à part : les sportifs, les enseignants, les célibataires, les agriculteurs….



Une société est un tout et les écologistes n’en sont qu’une partie et , si une partie prétend être le tout, Gérard Collomb a raison de dire qu’elle se « khmèrise » quelque peu.



Charles Debbasch

lundi, novembre 21, 2011

LA CRISE BOUSCULE LES DEMOCRATIES

Les conservateurs du Parti populaire viennent de remporter une victoire incontestable aux élections législatives espagnoles. Avec près de 45 % des voix, le PP, emmené par Mariano Rajoy (photo), disposera d'une majorité absolue au Congrès des députés, avec 186 élus sur 350. Le Parti socialiste ouvrier espagnol réunit moins de 29 % des voix et perd une soixantaine d'élus au Congrès. Ces résultats confirment la tendance lourde due à la crise économique.
LES ELECTEURS DESORIENTES PAR LA CRISE CHASSENT LES SORTANTS ET LEUR IMPUTENT LA RESPONSABILITE DU CHOMAGE ET DES DIFFICULTES ECONOMIQUES.
Quand la gauche est au pouvoir elle est remplacée par la droite . Au Portugal, le Parti socialiste du Premier ministre sortant José Socrates a perdu un quart de ses sièges au Parlement. Le Parti social-démocrate (PSD) a remporté les élections avec près de 40% des voix. Son dirigeant Pedro Passos Coelho, est devenu Premier ministre.
En Irlande, très frappée par la crise de la dette, les élections anticipées de février ont marqué la déroute du Fianna Fail au pouvoir .Il a perdu les deux tiers de ses sièges. Les vainqueurs, le Fine Gael ont dû conclure une coalition avec le Parti travailliste (Lab.) pour appliquer le plan de sauvetage international de l'économie irlandaise.
Quand la droite est au pouvoir elle est remplacée par la gauche. Les forces d'opposition de gauche emmenées par le Parti social-démocrate (SD) ont remporté les élections législatives qui se sont déroulées au Danemark le 15 septembre. Quatre partis : le Parti social-démocrate, le Parti social-libéral, le Parti socialiste populaire, et la Liste de l'unité ont recueilli 50,2% des suffrages et 89 sièges au Folketing, chambre unique du Parlement. Le « Bloc bleu », formé par les partis de droite – Parti libéral, Parti du peuple danois, Alliance libérale et Parti conservateur –a perdu la majorité de justesse, avec 49,7% des voix et 86 sièges .
LA DEMOCRATIE EST MISE EN CAUSE
Il existe une tendance lourde à déposséder les politiques de leurs attributions pour les remplacer par des technocrates. En Italie, la crise a chassé Berlusconi et mis en place un gouvernement de techniciens présidé par Mario Monti. En Grèce,Papandreou a du s’effacer .Il a été remplacé par Loukas Papademos, ancien vice-président de la Banque centrale européenne (BCE).
Ces changements se sont opérés sous la pression des marchés sans aucun vote des électeurs.
A la base, la démocratie représentative est également en cause. Les citoyens se rebiffent contre l’austérité qui leur est imposée .Ils investissent les places pour imposer leurs vues au pouvoir. Le Mouvement des indignés manifeste une volonté de la rue de reprendre le pouvoir.
Les électeurs expriment également leur ras le bol par une abstention croissante. Ainsi au Portugal, l'abstention a atteint un niveau historique, près de 42%.
Les citoyens adhérent de plus en plus aux mouvements populistes qui surfent sur le reflux de l’euro et la mise en cause de l’aide aux pays qui connaissent les plus graves dérives financières.
La crise bouscule toutes les situations acquises et ébranle les structures politiques.
Charles Debbasch

dimanche, novembre 20, 2011

LES DEUX APPELS DE BENOIT XVI

Lors de sa visite au Bénin,  BENOIT XVI a délivré un message d’une haute intensité.

Il a lancé tout d’abord un appel à la bonne gouvernance. « La personne humaine aspire à la liberté ; elle veut vivre dignement ; elle veut de bonnes écoles et de la nourriture pour les enfants, des hôpitaux dignes pour soigner les malades ; elle veut être respectée ; elle revendique une gouvernance limpide qui ne confonde pas l’intérêt privé avec l’intérêt général ; et plus que tout, elle veut la paix et la justice. »

Et le pape a ajouté : «En ce moment, il y a trop de scandales et d’injustices, trop de corruption et d’avidité, trop de mépris et de mensonges, trop de violences qui conduisent à la misère et à la mort. Ces maux affligent certes votre continent, mais également le reste du monde. Chaque peuple veut comprendre les choix politiques et économiques qui sont faits en son nom. Il saisit la manipulation, et sa revanche est parfois violente. Il veut participer à la bonne gouvernance. Nous savons qu’aucun régime politique humain n’est idéal, qu’aucun choix économique n’est neutre. Mais ils doivent toujours servir le bien commun. Nous nous trouvons donc en face d’une revendication légitime qui touche tous les pays, pour plus de dignité, et surtout pour plus d’humanité. L’homme veut que son humanité soit respectée et promue. »

Le second appel de BENOIT XVI portait sur la tolérance et le dialogue inter-religieux. L’Afrique est un creuset de croyances diverses qui parfois s’entrechoquent .Face à cette diversité religieuse la seule voie possible est celle du dialogue. Le Pape a martelé avec force : «. Aucune religion, aucune culture ne peut justifier l’appel ou le recours à l’intolérance et à la violence. La bonne entente entre les cultures, la considération non condescendante des unes pour les autres, et le respect des droits de chacune sont un devoir vital. Il faut l’enseigner à tous les fidèles des diverses religions. La haine est un échec, l’indifférence une impasse, et le dialogue une ouverture !»

La parole papale rejoint l’exigence laïque de la démocratie.La démocratie c’est l’acceptation de l’autre dans ses spécificités et ses différences. Elle ne dicte pas un modèle de comportement mais la soumission de tous à une règle de droit objective et impersonnelle. BENOIT XVI a ouvert une nouvelle fenêtre de réflexion pour la démocrate africaine.
Charles Debbasch

mercredi, novembre 16, 2011

CENTRALES NUCLEAIRES CONTRE CIRCONSCRIPTIONS LEGISLATIVES


CENTRALES NUCLEAIRES CONTRE CICONSCRIPTIONS LEGISLATIVES
Il est sans doute nécessaire qu’un débat public éclairé et non partisan s’engage sur l’avenir du nucléaire dans notre pays, que les dangers de cette industrie soient mesurés, que le coût de son éventuel abandon soit exactement évalué et qu’au terme de cette analyse des décisions soient prises.
Il est, en revanche, intolérable qu'après une discussion électoraliste entre le PS et les Verts des décisions inspirées par la politique politicienne aient été avancées.
Que l’on en juge. L'accord conclu mardi entre le PS et les Verts prévoit une réduction de "la part du nucléaire dans la production électrique de 75% aujourd'hui à 50% en 2025" et "la fermeture progressive de 24 réacteurs". En échange de cet accord, les socialistes ont décidé de réserver 10% des circonscriptions pour les législatives de juin 2012, - soit "une soixantaine" - à leurs alliés écologistes, a annoncé Martine Aubry.
Cet échange de torchons contre des serviettes sans examen public et contradictoire augure mal d’une éventuelle cohabitation entre le PS et les Verts dans une même majorité.
Loin des préoccupations désintéressées avancées par les Verts, il témoigne d’un marchandage politicien de caniveau.
Une des conditions mises par les Verts à ce compromis n’a-t-il pas été de laisser à Cécile Duflot, une circonscription en or à Paris.
De quoi rendre les idéalistes verts de rage !
Charles Debbasch