lundi, avril 23, 2012

HOLLANDE EN POLE POSITION



Les résultats du premier tour des élections présidentielles n’apportent ni ratification ni bouleversements majeurs par rapport aux estimations des sondages.



LES RESULTATS

Seule surprise heureuse, le taux de participation dépasse ce qui a été prévu. Avec près de 80% de votants, le scrutin de 2012 rassemble moins d’électeurs qu’en 2007 mais plus qu’en 2002.La campagne s’est échauffée dans les derniers jours et l’égalité du temps de parole a mobilisé l’électorat des candidats se situant aux extrêmes de l’échiquier.



Pour le reste, François Hollande se situe comme prévu en tête. Comme dans toutes les autres démocraties européennes, la crise bénéficie à l’opposition. Avec plus de 28% des voix, il devance son adversaire le président sortant. La ponction de 11% de Jean Luc Mélenchon sur son électorat naturel n’a pas été suffisante pour le ravaler au second rang.



Quant à Nicolas Sarkozy son score de 27% démontre que sa campagne électorale ne lui a pas permis de corriger l’image négative que les sondages reflètent depuis quelques mois. Il paye le manque de majesté présidentielle de la première moitié de son quinquennat. Il subit, surtout, le contrecoup de la déliquescence économique et du chômage.



Avec 18,1% des voix, Marine le Pen ne renouvelle pas le coup politique de son père qui avait réussi à éliminer le candidat socialiste. Mais elle obtient plus de voix que son prédécesseur et concentre un électorat solide et déterminé sans lequel la droite aura désormais du mal à l’emporter.



François Bayrou se rapproche des 10% et connait un tassement de son électorat traditionnel. Dans une situation de polarisation des électeurs, sa position entre deux chaises, pourtant raisonnable et censée, n’a pas convaincu.



Quant aux écologistes, ils souffrent de l’échec personnel d’Eva Joly. Avec moins de 3% des voix elle signe un mauvais score qui réduit la force de négociation de son parti.





MISE EN RELIEF



L’enseignement des précédentes élections ne permet pas de conclure de façon définitive.



Sans doute, Nicolas Sarkozy est-il le premier Président sortant qui n’arrive pas en tête du premier tour. Même Valery Giscard d’Estaing,- battu au second tour en 1981 par François Mitterrand-, était arrivé en tête au premier tour.



En revanche, Lionel Jospin qui, en 1995, était arrivé en tête au premier tour fut battu au second tour par Jacques Chirac.



Plus importante est la question des reports et des alliances. Il existe un rassemblement de gauche composé du Front de gauche, des écologistes et des socialistes alors que, pour l’instant, ni le Front national ni le Modem n’appellent à voter pour le Président sortant.





L’enjeu du second tour dans le débat binaire qui s’instaure à présent tiendra dans la force de conviction des deux finalistes pour porter leurs programmes respectifs.



Charles Debbasch