lundi, mars 17, 2008

MORT DOUCE LEGISLATIVE OU RESPONSABILITE MEDICALE

MORT DOUCE LEGISLATIVE
OU RESPONSABILITE MEDICALE

Une femme atteinte d’une maladie incurable réclame par petits écrans interposés le droit à une mort assistée. Aussitôt rebondit le débat sur la possibilité juridique donnée aux malades en phase terminale de choisir leur mort.

Il s’agit d’un débat si controversé que l’on peut se demander s’il est tout à fait gratuit qu’il ait été soulevé dans cette dernière semaine de la campagne des municipales. Tout comme si l’on avait voulu tendre un piège au Chef de l’Etat pour le mettre en difficulté avec son électorat mais Nicolas Sarkozy s’est bien gardé d’y tomber.

La société française n’est pas mure pour traiter de front ce problème que d’autres pays européens ont su régler par des dispositions législatives.

Dans notre pays, la pratique est plus discrète. Elle repose non pas sur un texte mais sur la responsabilité médicale. Lorsque les souffrances du malade sont trop vives et, dés lors qu’il n’y a plus d’espoir de guérison, le médecin, en accord avec la famille, peut décider de ne plus manifester d’acharnement médical à maintenir le malade en vie.

Il ne s’agit pas à proprement parler de donner la mort mais plutôt de ne pas retenir la vie. La situation est dés lors adaptée aux consciences et aux responsabilités de chacun.

On n’en doute pas. Cette solution est quelque peu hypocrite car elle s’abstient de regarder la réalité en face. Elle est imparfaite parce qu’elle peut placer le médecin dans une situation redoutable lorsque les volontés du malade, celles de la famille ou celles de membres de la parentèle ne sont pas convergentes. Elle expose le médecin à une lourde responsabilité pénale tant la frontière entre le laisser mourir et le donner la mort est ténue.

Pourtant, pour avoir eu la douleur d’accompagner vers le départ l’être le plus cher, j’ai pu apprécier la haute conscience de l’équipe médicale.

Ce qui m’incite à préférer, pour l’instant, le cas par cas médical à la rigidité d’un texte de loi.

Charles Debbasch

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