mercredi, juillet 08, 2009

LE REJET DE LA MOTION DE CENSURE DU PARTI SOCIALISTE

LE REJET DE LA MOTION DE CENSURE DU PARTI SOCIALISTE

Au lendemain de la constitution d’un nouveau gouvernement , le Parti Socialiste avait souhaité que la nouvelle équipe Fillon se soumette à un vote de confiance. Cette demande ayant été rejetée le PS a déposé une motion de censure.
Pour la défendre , le Parti de Martine Aubry a choisi Laurent Fabius .Ce dernier a pris une position de Sage dans le parti et il attend, comme un grand carnassier, que la guerre des cheftaines du parti s’achève par son propre sacre. L’ancien Premier ministre s’est voulu ferme et agressif. «Sarkozy s'est fait élire comme le candidat du pouvoir d'achat. Aux yeux de tous les Français, il est aujourd'hui M. chômage et M. déficit», a –t-il martelé. Ces propos ont été souvent couverts par les cris des députés de la majorité qui demandaient «le projet, le projet».
En fait de propositions, Laurent Fabius s’est contenté de reprendre sans originalité les classiques revendications du PS : comme la suspension du bouclier fiscal et des dizaines de milliers de suppressions d'emplois publics, l’allongement de l'indemnisation-chômage des travailleurs précaires et des CDD. A la fin de son intervention, brillante dans la forme mais sans originalité sur le fond, il a été applaudi par les députés PS qui lui ont offert une standing ovation.
La réponse de François Fillon était d’autant plus aisée que le PS était lui-même divisé sur l’opportunité de la motion de censure.
Selon Julien Dray, il s’agit en effet d’un choix «pas opportun à la veille du 14 juillet», et le député se demande, au surplus, si les difficultés rencontrées par le Parti socialiste ne sont pas l'illustration d'une «machine à bout de souffle», pas sortie «des méandres et des divisions».
Le Premier ministre a observé avec raison que la motion de censure arrive un mois après la débâcle du PS aux élections européennes. . «Il est plus aisé de blâmer que de décider».a martelé, le premier ministre .Il s’est gaussé d’une opposition qui n'a «ni projet, ni l'appui des Français». Citant Manuel Valls, le député-maire PS d'Evry, il a flagellé une gauche «victime du syndrome de Fort Alamo». Alors que majorité «ajuste ses stratégies et ses idées en permanence», la gauche qui «ne renouvelle aucune de ses propositions.
François Fillon a affirmé sa totale solidarité avec le Chef de l’Etat. Il a assuré qu'il restait chargé de «conduire la politique de la Nation», en vertu de l'article 20 de la Constitution. Avec Nicolas Sarkozy, «nous sommes complémentaires et soudés dans l'action, et aucun de nous deux n'a besoin de souligner que ‘lui c'est lui, moi c'est moi', a dit avec ironie le premier ministre en reprenant la formule utilisée par Laurent Fabius à propos de François Mitterrand.
Fort logiquement, la motion de censure n’a obtenu que 225 voix sur les 289 nécessaires. Confirmant son évolution vers la gauche, François Bayrou a joint son suffrage à ceux du PS et du PC réunis.
En résumé, le PS n’a pas réussi à se forger une nouvelle image à travers ce débat de censure tandis que François Fillon paraissait régénéré et très soutenu par les députés de la majorité.
Pendant ce temps, la gauche « caviar » parisienne avait trouvé un nouveau thème pour ses repas en ville. Etait-il oui ou non légitime que Denis Olivennes, le nouveau patron du Nouvel Obs, ait offert la une et les colonnes de l’hebdomadaire à Nicolas Sarkozy ? Débat vain puisque les lecteurs ont tranché et plébiscité ce numéro du journal.
Pour l’heure, Nicolas Sarkozy fait mieux vendre que la guerre des chefs au PS. Faut-il s’en étonner ?

Charles Debbasch

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