dimanche, avril 10, 2011

LE SOMMEIL DE L'AVOCAT ET LA CONCENTRATION DU JUGE

Le 6 avril dernier au tribunal de Nancy, un avocat s'est endormi en pleine audience alors qu'il avait été commis pour défendre un jeune accusé de vol.
Tandis que le président de la juridiction exposait les faits reprochés au prévenu, les yeux de l’avocat se sont refermés et sa tête a fléchi. Réveillé en sursaut par le juge qui l’apostrophait en grondant, le défenseur a nié s’être endormi et a répliqué : "Non, je me concentre".
Le procureur a demandé un changement d'avocat, tandis que le président du tribunal a interpellé l'accusé : "Qu'est- ce que vous en pensez ? Vous voulez un avocat qui ne roupille pas ?". Le jeune délinquant n’ayant pas répondu, le tribunal s’est retiré le temps qu’un autre avocat soit désigné.
Au final, la peine a été aussi lourde que le sommeil de l’avocat. Reconnu coupable d'avoir fracturé des voitures alors qu'il était en liberté conditionnelle, le jeune prévenu a écopé de deux ans de prison dont 14 mois avec sursis.
L’histoire ne dit pourtant pas quelle est la réalité de la situation lorsque dans les audiences d’après-midi sous la lourde chaleur méridionale des magistrats ferment les yeux.
Se concentrent-ils ou rêvent-ils au craquant de la choucroute et au fumet des saucisses qu’ils ont savourés lors du déjeuner ?
Charles Debbasch

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