HOLLANDE, SARKOZY : DEUX CHEMINS POUR
L’AVENIR DE LA FRANCE
François Hollande avait pris son concurrent de vitesse en annonçant son
programme. Nicolas Sarkozy vient de répliquer en présentant ses propositions de
réformes aux Français.
Il y a certes une profonde différence entre les deux situations.
Le candidat socialiste insère ses propositions dans son ambition
présidentielle.il s’agit du programme d’un candidat. Nicolas Sarkozy, en
revanche, se situe dans son mandat présidentiel. Il entend inscrire son action
dans la législation avant d’avoir achevé son quinquennat.
Ne nous y trompons cependant pas .il s’agit d’une préfiguration de ce que
sera le contenu de la campagne du candidat Nicolas Sarkozy.
Il existe un point commun dans les deux programmes : le souci engendré par
la crise économique et le chômage. Mais les moyens pour passer le mauvais cap
sont fort différents.
HOLLANDE : FAIRE PAYER LES RICHES ET
LES ENTREPRISES
L’idéologie socialiste imprègne le programme de François Hollande. Pour
lui, le service public doit être revalorisé .Il préservera le statut public des
grandes entreprises .Il créera 60000 postes d’enseignants en cinq ans. La
maitrise des activités financières lui parait essentielle. Il faut séparer les
activités des banques "utiles à l'investissement et à l'emploi de leurs
opérations spéculatives", bannir les banques françaises des paradis
fiscaux, interdire les "produits financiers toxiques" et les
stock-options, sauf pour les entreprises naissantes, encadrer les bonus et surtaxer
de 15% les bénéfices des banques.
Une grande réforme fiscale marquera son éventuel mandat
Il taxera plus fortement les ‘’riches’’ .Une nouvelle tranche à 45% pour
les revenus supérieurs à 150.000 euros par part sera créée et un plafonnement à
10.000 euros de la diminution d'impôt tirée des niches fiscales sera décidée.
Il sera procédé à l’abaissement du plafond du quotient familial pour les 5% de
ménages les plus aisés et au relèvement de l'impôt sur la fortune pour les plus
gros patrimoines .L’abattement sur les successions sera ramené à 100.000 euros
par enfant.
Toutes ces mesures seront destinées à financer un grand plan pour l’emploi
: création de 150.000 emplois d'avenir pour l'insertion des jeunes, institution
d’un "contrat de génération»: pour "permettre l'embauche par les
entreprises, en CDI, de jeunes, accompagnés par un salarié plus expérimenté qui
sera ainsi maintenu dans l'emploi jusqu'à son départ à la retraite".
SARKOZY DEVELOPPER
L’EMPLOI EN RENFORCANT LES ENTREPRISES
Les propositions
d’action de Nicolas Sarkozy sont à l’opposé. C’est par la confiance faite aux
entreprises que se résoudra le problème de l’emploi.
Pour atteindre cet
objectif le Président propose un allègement des charges qui doit permettre d’accroitre la
compétitivité des entreprises françaises .Il a annoncé un basculement d'une partie du financement de
la protection sociale sur une assiette plus large que celle des revenus du
travail. Les cotisations patronales seront allégées pour réduire le coût du travail.
Pour financer cette mesure, le taux de TVA principal passera de 19,6 % à 21,2
%, soit une hausse de 1,6 point. Cette augmentation interviendrait au 1er octobre
2012.Le président de la République a également proposé une hausse de deux
points de la CSG sur les placements financiers, ce qui permettrait de rapporter
près de 20 milliards d'euros aux caisses de l'Etat.
L’augmentation
de TVA frappant notamment les produits importés renforcera la compétitivité des
entreprises françaises à l'exportation.
Enfin, sans annoncer clairement la fin des 35 heures, Nicolas Sarkozy a prévu une prochaine négociation interprofessionnelle sur la définition des accords-cadres compétitivité-emploi.
Enfin, sans annoncer clairement la fin des 35 heures, Nicolas Sarkozy a prévu une prochaine négociation interprofessionnelle sur la définition des accords-cadres compétitivité-emploi.
. «Le président a tracé, éclairé un chemin avec certes des efforts, des
décisions courageuses mais aussi une espérance», a commenté Jean-François
Copé. Il a parlé «avec gravité» mais également «avec confiance et avec
optimisme», a-t-il ajouté. En annonçant une série de mesures structurelles pour
l'emploi, le chef de l'Etat a jeté «les premières bases d'un plan stratégique
pour les années qui viennent», a-t-il poursuivi. Selon le patron de l'UMP, le
«premier message» de Nicolas Sarkozy est «un message que nous pouvons tous
partager: le principal, pour ne pas dire le seul adversaire de la France, ça
n'est pas le monde de la finance (...), c'est le chômage et c'est d'abord lui
qu'il faut combattre».
FRONT CONTRE FRONT
Les contours de l’affrontement Hollande-Sarkozy commencent à se définir.
Le leader socialiste se place du côté des salariés quitte à oublier la nécessité
d’améliorer la compétitivité des entreprises.
Le chef de l’Etat veut renforcer l’industrie
française quitte à oublier que l’annonce de nouvelles impositions générales n’est
pas sans dangers à la veille d’une élection.
Charles Debbasch
1 commentaire:
Monsieur, merci pour votre article. J'aimerai toutefois connaître votre avis sur l'attitude des médias vis-à-vis des principaux prétendants (Hollande, Bayrou, Sarkozy et LePen). L'impression qui domine est une inégalité sur les critiques apportées de la part des journalistes aux programmes des divers candidats. S'ils souhaitaient favoriser un homme au détriment des autres, ils ne s'y prendraient pas autrement. Mais peut-être que je me fais seulement des idées ou alors que cela fait l'objet d'une tactique politicienne plus machiavélique afin de faire exploser, en plein vol, le favori des sondages.
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