Au fur et à mesure que les candidats précisent
leurs programmes, on perçoit les
caractéristiques de chacun des plans de route proposés à la Nation pour les
cinq ans à venir. Les différences des propositions se dévoilent mais aussi des
points communs apparaissent.
Les
extrêmes de droite et de gauche se rapprochent dans un raidissement national.
Jean-Luc Mélenchon propose de changer les traités
européens, afin de mettre un terme à l’indépendance de la BCE. Il prendra des
initiatives pour mettre fin à la domination des États-Unis sur le système
monétaire international avec la création d’une monnaie commune mondiale
alternative au dollar. Elle permettrait, selon lui, l’essor d’un nouveau crédit
massif, peu coûteux et sélectif, pour financer les investissements nécessaires
aux peuples du Sud pour maîtriser leur développement et pour protéger
l’environnement et les biens communs de l’humanité.
Marine le Pen propose une diminution
drastique de l'immigration légale. Le Front
national qui évalue le coût de l’immigration à 70 milliards d’euros par an,
veut gagner 40,8 milliards d'euros sur cinq ans en faisant passer l'immigration
légale de 200.000 à 10.000 personnes par an.
La candidate du Front National propose également la sortie de l’euro.
Progressivement, la France ramènerait à zéro sa contribution nette au budget de
l'UE. Marine Le Pen avance un gain pour la France de 11,7 milliards d'euros sur
cinq ans. Le FN évalue à 107 milliards d'euros supplémentaires l'impact sur la
dette d'une sortie de la zone euro.
Ces thèmes de rétractation nationale proposés par les extrêmes de droite et
de gauche irradient l’ensemble de la scène politique et sont repris dans une certaine
mesure par les deux challengers.
François Hollande propose de renégocier la règle d’or de limitation des
déficits et il envisage la création d’une brigade spéciale pour lutter contre l’immigration
illégale. Nicolas Sarkozy se propose de renégocier les accords de Schengen sur
le libre circulation des personnes dans l’espace européen et de limiter le regroupement familial. Il souhaite
rétablir une préférence nationale dans nos achats.
Cette campagne électorale illustre la situation d’une France désorientée à la
recherche de son identité et de ses valeurs et tentée par la rétractation
nationale voire nationaliste. Les citoyens sont troublés par la mondialisation
qui remet en cause les acquis nationaux.
La France audacieuse et conquérante est devenue une France fatiguée et repliée
sur elle-même.
Charles Debbasch
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