Dans cet interlude entre les
présidentielles et les législatives, la sempiternelle question de la
cohabitation se pose.
Rappelons, tout d’abord, que
l’on entend par cohabitation la situation dans laquelle le Chef de l’Etat n’ayant
pas la majorité à l’assemblée nationale
ne peut disposer d’un gouvernement à sa guise. Il est contraint de choisir un
premier ministre dans la majorité de l’assemblée. Dés lors, une grande part du
pouvoir exécutif lui échappe. De plus, le partage du pouvoir exécutif entre
président et premier ministre génère des frictions constantes qui nuisent au
bon fonctionnement de l’Etat.
I-LE FAUX REMEDE DU QUINQUENNAT
Les partisans du quinquennat avaient soutenu qu’en ramenant le mandat du président à cinq ans- c’est à dire au même terme que celui de l’Assemblée -, on éviterait la cohabitation, les électeurs ayant tendance à confirmer aux législatives le choix politique effectué pour les présidentielles,
Les partisans du quinquennat avaient soutenu qu’en ramenant le mandat du président à cinq ans- c’est à dire au même terme que celui de l’Assemblée -, on éviterait la cohabitation, les électeurs ayant tendance à confirmer aux législatives le choix politique effectué pour les présidentielles,
Ce postulat est loin d’être évident,
La présidentielle repose sur un choix national. Les législatives se décident au
niveau local dans les circonscriptions et rien ne garantit que ces deux modes
de scrutins si différents conduisent obligatoirement à une concordance des
majorités présidentielle et législative.
II-LA QUESTION DE LA
COHABITATION VUE DU COTE SOCIALISTE
On comprend dés lors que le Président
de la république et le parti socialiste cherchent à obtenir la majorité des
sièges à l’Assemblée.
Le choix du Roi pour François
Hollande serait une majorité socialo-socialiste qui lui laisserait une liberté
de manœuvre très large.
Toutes les autres solutions
diminueraient la liberté de décision de l’élu présidentiel ;
Avoir besoin des écologistes serait
sans doute un moindre mal mais influerait sur les décisions relatives à l’environnement
ou au nucléaire.
Devoir recourir au Front de gauche serait faire peser une épée de Damoclès sociale sur le gouvernement.
Devoir recourir au Front de gauche serait faire peser une épée de Damoclès sociale sur le gouvernement.
Et si la nécessité se faisait
sentir de débaucher quelles voix centristes, on en viendrait à une grande
fragilité de l’exécutif.
Je ne parle ici que des cas
où l’appoint des voix extérieures serait nécessaire pour former une majorité de
gouvernement et non du recours volontaire à des partenaires extérieurs au PS
qui prendrait les couleurs de l’ouverture sans mettre en péril la stabilité gouvernementale.
III-LA COHABITATION DU COTE
DE LA DROITE
L’UMP espère prendre aux législatives
sa revanche sur le PS et conquérir la majorité des sièges. Ce sera difficile.
L’UMP n’a plus de leader
naturel et elles déjà lancée dans la guerre des chefs. Elle n’aligne pas de
sous-chefs appréciés par l’opinion alors que celle-ci place au sommet la nouvelle génération socialiste.
Reste que la situation
économique ne s’améliore guère et que le PS commence à subir lui aussi la
critique des électeurs. Mais la présence d’un fort Front national déstabilise
la droite. L’intérêt des partisans de Marine Le Pen est de précipiter la
dislocation de l’UMP pour devenir irremplaçables dans un nouveau paysage
politique.
En conclusion, même si le scrutions
sera parfois serré, le nouveau président de la République disposera d’une
majorité à l’Assemblée la seule incertitude résidant dans la cohérence de
celle-ci.
Mais, si la situation
économique se détériorait, le besoin d’un gouvernement de coalition pourrait
s’imposer et, alors, la cohabitation chassée par la porte reviendrait par la
fenêtre.
Charles Debbasch
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire