dimanche, juin 03, 2012

VARIATIONS AUTOUR DE LA COHABITATION




Dans cet interlude entre les présidentielles et les législatives, la sempiternelle question de la cohabitation se pose.
Rappelons, tout d’abord, que l’on entend par cohabitation la situation dans laquelle le Chef de l’Etat n’ayant pas  la majorité à l’assemblée nationale ne peut disposer d’un gouvernement à sa guise. Il est contraint de choisir un premier ministre dans la majorité de l’assemblée. Dés lors, une grande part du pouvoir exécutif lui échappe. De plus, le partage du pouvoir exécutif entre président et premier ministre génère des frictions constantes qui nuisent au bon fonctionnement de l’Etat.

I-LE FAUX REMEDE DU QUINQUENNAT
Les partisans du quinquennat avaient soutenu  qu’en ramenant le mandat du président à cinq ans- c’est à dire au même terme que celui de l’Assemblée -, on éviterait la cohabitation, les électeurs ayant tendance à confirmer aux législatives le choix politique effectué pour les présidentielles,
Ce postulat est loin d’être évident, La présidentielle repose sur un choix national. Les législatives se décident au niveau local dans les circonscriptions et rien ne garantit que ces deux modes de scrutins si différents conduisent obligatoirement à une concordance des majorités présidentielle et législative.

II-LA QUESTION DE LA COHABITATION VUE DU COTE SOCIALISTE
On comprend dés lors que le Président de la république et le parti socialiste cherchent à obtenir la majorité des sièges à l’Assemblée.
Le choix du Roi pour François Hollande serait une majorité socialo-socialiste qui lui laisserait une liberté de manœuvre très large.
Toutes les autres solutions diminueraient la liberté de décision de l’élu présidentiel ;
Avoir besoin des écologistes serait sans doute un moindre mal mais influerait sur les décisions relatives à l’environnement ou au nucléaire.
Devoir recourir au Front de gauche serait faire peser une épée de Damoclès sociale sur le gouvernement.
Et si la nécessité se faisait sentir de débaucher quelles voix centristes, on en viendrait à une grande fragilité de l’exécutif.
Je ne parle ici que des cas où l’appoint des voix extérieures serait nécessaire pour former une majorité de gouvernement et non du recours volontaire à des partenaires extérieurs au PS qui prendrait les couleurs de l’ouverture sans mettre en péril la stabilité gouvernementale.

III-LA COHABITATION DU COTE DE LA DROITE

L’UMP espère prendre aux législatives sa revanche sur le PS et conquérir la majorité des sièges. Ce sera difficile.
L’UMP n’a plus de leader naturel et elles déjà lancée dans la guerre des chefs. Elle n’aligne pas de sous-chefs appréciés par l’opinion alors que celle-ci place  au sommet la nouvelle génération socialiste.
Reste que la situation économique ne s’améliore guère et que le PS commence à subir lui aussi la critique des électeurs. Mais la présence d’un fort Front national déstabilise la droite. L’intérêt des partisans de Marine Le Pen est de précipiter la dislocation de l’UMP pour devenir irremplaçables dans un nouveau paysage politique.
En conclusion, même si le scrutions sera parfois serré, le nouveau président de la République disposera d’une majorité à l’Assemblée la seule incertitude résidant dans la cohérence de celle-ci.
Mais, si la situation économique se détériorait, le besoin d’un gouvernement de coalition pourrait s’imposer et, alors, la cohabitation chassée par la porte reviendrait par la fenêtre.
Charles Debbasch

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