LA
NOUVELLE DONNE AFRICAINE DE LA FRANCE
A l’occasion de la crise malienne, le président de
la République a précisé dans son interview du 14 juillet les contours d’une
nouvelle politique africaine.
CONDAMNATION
SANS RESERVES DE LA SITUATION MALIENNE»
Le Chef de l’Etat ne sous-estime pas la gravité de
la situation au Mali. « Il faut que nos compatriotes sachent bien ce
qui se passe au Mali. Ce n'est pas, vous savez, comme on le pense souvent, dans
un regard distant à l'égard de l'Afrique, un coup d'Etat supplémentaire. Non.
Il y a dans le nord du Mali un terrorisme qui s'est structuré, qui s'est
organisé, qui occupe un territoire, qui à la fois met en cause les droits des
personnes, parfois même leur intégrité physique, détruit des sites historiques
qui sont au Patrimoine mondial, et qui veut engager un terrorisme pas
simplement sur le lieu où il s'est déjà mis en place, mais à l'échelle de
l'Afrique, et peut-être même de l'Europe. »
Cette
condamnation sans réserves montre la dimension réelle du drame malien :
c’est un problème qui, au delà d’un pays, a une dimension continentale.
LA FRANCE
N’INTERVIENDRA PAS EN PREMIERE LIGNE
Le temps est fini où la France était le gendarme de
l’Afrique.Si le président est solidaire du drame malien, ce partage ne se
déroulera peut-être « pas dans les formes qu'on connaissait autrefois, où
c'était l'armée française qui venait faire sa police. »François Hollande
souhaite qu’une intervention se place
dans le cadre de l’Union africaine et des Nations unies.
« C'est aux Africains de décider ce qu'ils ont
à faire. Et au Conseil de Sécurité, il y a eu une résolution qui permet
justement aux Africains de faire cette intervention, avec le soutien de l'ONU. »
LE
FACHEUX PRECEDENT LIBYEN
On ne peut oublier le fâcheux précédent libyen car
c’est la dislocation de la Libye qui a permis au terrorisme armé d’essaimer au Sahel.
Certes le régime libyen devait évoluer mais les conditions dans lesquelles ces
changements ont été engagés sont à l’origine de la situation actuelle. En
effet, le Conseil de Sécurité a autorisé une opération destinée à protéger les
populations mais celle- ci a été interprétée comme une autorisation de détruire
les institutions. Cette opération a généré le chaos. Elle rejaillit aujourd’hui
sur la situation en Syrie puisque la Russie et la Chine qui estiment avoir été
bernées sur le problème libyen refusent de s’associer à une nécessaire intervention contre le régime
de Damas.
Pourtant, il y a urgence à rétablir l’intégrité du Mali.
Mais la France n’est plus le gendarme de l’Afrique mais une partenaire parmi
d’autres d’un continent auquel elle reste indissolublement liée mais qui,
aujourd’hui majeur, doit prendre en mains son destin.
Charles Debbasch
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