jeudi, octobre 04, 2012

TRAITE EUROPEEN, UNE MAJORITE SOCIALISTE RETIVE

TRAITE EUROPEEN, UNE MAJORITE SOCIALISTE RETIVE 0 commentaire
C’est un combat difficile que livre Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre, devant le Parlement. Il lui faut, en effet, obtenir de sa majorité la ratification du traité européen qui consacre la règle d’or. Ce texte impose aux 25 Etats signataires de ne pas dépasser à moyen terme un déficit structurel égal à 0,5 % du PIB.

LE TROUBLE DES SOCIALISTES
Lorsqu’ils étaient dans l’opposition, les socialistes avaient violemment combattu la règle d’or et avaient promis de renégocier le traité en cas de victoire. Or voici que, maintenant, leur Premier ministre leur demande ardemment de se rallier à ce texte qui est, à la virgule près, celui que Nicolas Sarkozy avait négocié.
De ce fait, les résistances dans la majorité parlementaire à l’adoption du traité sont nombreuses. Plusieurs députés socialistes ne veulent pas se déjuger en ratifiant le traité. Le Front de gauche organise des manifestations populaires contre l’austérité .Quant aux écologistes, ils ne se sentent pas liés par le principe de solidarité gouvernementale.
La majorité de droite parlementaire ne se prive pas d’utiliser l’ironie en rappelant que le projet présenté à l’assemblée est l’œuvre de Nicolas Sarkozy.
LA DEFENSE DE JEAN-MARC AYRAULT

Dans son plaidoyer Jean-Marc Ayrault s’est bien gardé d’attaquer les socialistes hésitants « j’entends les doutes, certains bruyants, d’autres silencieux.Je compte parmi les hésitants quelques amis ». Mais il a assuré, un peu contre l’évidence, que « la souveraineté budgétaire restera au Parlement » .Il a insisté également sur les conséquences d’un vote négatif « la conséquence d’un vote négatif de notre pays, ce serait vous le savez bien une crise politique et l’effondrement de l’union monétaire ». "Prendre le risque de l'aggravation de la crise, une crise politique, mais aussi une crise de l'euro, serait prendre une responsabilité face à l'histoire", a-t-il poursuivi.
"L'ambiguïté en disant 'non', c'est aussi engager la sortie de l'euro", a-t-il souligné. ‘’François Hollande, comme moi-même, nous ne prendrons jamais la responsabilité (...) de faire disparaître l'euro".
UNE MAJORITE DE DROITE ?
Le Premier ministre mesure bien les risques politiques de cette opération. Il lui faut rassembler sa majorité parlementaire et cela s’avère difficile Certes il ne court pas le risque de voir le traité rejeté puisque la droite ,fidèle à la parole donnée par Nicolas Sarkozy ,votera en faveur de la ratification .Mais, l’éclatement de la majorité parlementaire dans une telle circonstance affaiblirait indubitablement le chef du gouvernement et son équipe Elle montrerait également que la solidarité gouvernementale n’existe plus et qu’une contestation interne au parti socialiste est plus forte que la logique institutionnelle.
Charles Debbasch

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